Relativement discrète, Saudi Arabian Airlines nen est pas moins à quarante années de présence à Genève. Par le passé, les vols opérés reliaient Djeddah, Riyad, Genève et Francfort. Depuis le mois de mars 2006, cette liaison sest vue modifiée en remplaçant Franc-fort par Manchester en tant que destination finale. «Aujourdhui, nous sommes la seule compagnie à opérer entre Genève et Manchester», indique Nick Johnson, Manager Sales & Marketing Switzerland.
De ce fait, Saudi Arabian Airlines a lavantage dêtre la seule à offrir une liaison directe entre la Suisse et lArabie Saoudite, ainsi quentre Genève et Manchester. «Cependant, en comparaison, le trafic Suisse-Arabie Saoudite est beaucoup plus important que celui entre la Suisse et lAngleterre. Notre quatrième liberté nous permet davoir 85% de trafic point à point avec lArabie Saoudite. La proportion entre les deux pays est de deux tiers de voyageurs saoudiens pour un tiers de passagers suisses.»
La segmentation des passagers se répartit donc entre trafic ethnique, daffaires et saisonnier principalement les voyages religieux et pèlerinages. «En octobre et décembre, dates du ramadan et du hajj, un grand nombre de pèlerins se rendent à la Mecque.» La compagnie connaît également une petite proportion de voyageurs dagrément. «Le segment Leisure est très faible, mais nous avons des plongeurs qui partent depuis Milan. Cest très petit, mais cest un segment existant.»
Saudi Arabian Airlines peut se féliciter davoir un très bon taux de remplissage sur lensemble des classes proposées. «Nous avons encore trois classes sur nos vols, avec 30 places en première, mais cela ne nous empêche pas davoir des difficultés à trouver des places sur certains vols.»
Depuis le mois de juin 2006, la compagnie a un nouveau directeur général, Khalid Abdullah Almolehm, dont le parcours professionnel lui a permis doccuper le poste de président de Saudi Telecom de 2001 à 2006. Le défi quil a à relever est de taille, puisquil lui faut mener à bien la privatisation de la compagnie aérienne, une tâche très complexe. Cette transition a déjà commencé et la compagnie est à présent composée de différentes Business Units indépendantes. «Des unités ont été créées pour le catering, le fret, le handling, le service technique, le trafic domestique et le trafic international.»
Du côté domestique, la compagnie doit faire face à la concurrence de deux compagnies Low Cost régionales. «Cela a pour conséquence de focaliser dabord le développement sur ce secteur. Nous devons dabord nous renforcer en Arabie Saoudite avant de considérer un renforcement du service international.» Cette période de transition va également voir dans un premier temps le réaménagement intérieur des appareils existants, puis le re-nouvellement de la flotte à moyen terme. «La priorité sera dabord accordée au trafic domestique. Ensuite viendront les vols internationaux.»
Les développements futurs laissent augurer dun renforcement des liaisons avec lAngleterre. «Le choix de Manchester, en lieu et place de Francfort, se justifie par une forte communauté pakistanaise qui profite de nos connexions sur le sous-continent indien. Birmingham devrait suivre en 2008. «Nous étudions également la possibilité de voler sur Toronto en direct et Los Angeles via Paris, mais cela reste sous réserve.» Diverses destinations en moyen courrier sont également à létude. «Le Soudan, lEthiopie et lErythrée nont que des correspondances difficiles, il y aurait donc des possibilités de développement.»
La Grande-Bretagne est un marché source de grande valeur pour Saudi Arabian Airlines. «Cest actuellement le pôle le plus intéressant en Europe.» Lessentiel du marché de la compagnie se situe sur les liaisons à destination de lEurope et de lAsie. «Sur les vols à destination de lEurope, qui sont en configuration trois classes, nous obtenons un taux de remplissage de 65 à 75%. De la fin été à la fin de lannée, ce taux atteint entre 80 et 85%.» LAsie, quant à elle, est desservie par des vols de deux classes.
Le remplissage du vol au départ de Francfort via Genève offrait un ratio de 50% de passagers ex-Francfort et 50% ex-Genève. «En théorie, ce sera toujours le cas avec le vol au départ de Manchester. Mais dans la pratique, cela reste à vérifier, car le trafic au départ de la Grande-Bretagne est plus élevé.»
Enfin la dernière étape que doit encore franchir la compagnie consiste en la mise en place du E-ticketing. «Nous sommes déjà passés au billet électronique pour les vols domestiques, mais du côté de lintercontinental, principalement lEurope et les Etats-Unis, il nous manque quelques accords dinterlining. Le passage au E-ticket devrait être possible au 1er mai 2008.»
Cédric Diserens
Une agence au centre-ville
Contrairement à la tendance qui voit les compagnies aériennes se rapprocher de laéroport et fermer leurs agences de villes, Saudi Arabian Airlines possède un bureau au centre de Genève. «Nous nous devons dêtre proches de nos clients, précise Nick Johnson. Beaucoup de Saoudiens logent dans les hôtels, lagence est donc située au cur de la ville, à proximité. De plus, notre bureau est une carte de visite de lEtat saoudien.» Le bureau est sous la responsabilité de Faisal A. Saddik (Manager Italy, Switzerland, Greece, Cyprus & Malta) basé à Rome. En plus de Nick Johnson, la structure en place compte dix personnes. Le rapprochement sest également fait au niveau de la direction régionale qui sest déplacée du siège de Djeddah vers Londres.
CD
Une flotte hétérogène
Saudi Arabian Airlines possède une flotte hétérogène composée de Boeing 747-300 et 747-400, de Boeing 777, dAirbus A300 (vols régionaux pour Addis-Abeba, Khartoum), des MD-90 et des Embraer 170. «Lobjectif passera par un réaménagement des appareils afin dêtre concurrentiel au niveau du produit à bord, puis, pour les appareils concernés, la flotte sera renouvelée, de même que notre parc informatique qui doit répondre aux exigences du E-ticket.»
CD