Tout informaticien le sait: aucune migration ne se fait en douceur. Dans les voyages, ceux qui auront vécu un changement de système dopération ou de GDS savent de quoi il retourne. Probablement quils ont ressenti la même chose que ceux qui ont un jour dû se résigner à laisser de côté un petit carnet papier, tout simplement parce que lon entrait dans lère du «paperless».
Dans les voyages, on saccommode peu à peu de la technologie. Parfois «on fait avec», maudissant une énième coupure de connexion sur tel GDS ou blâmant la lenteur de lordinateur alors quun client patiente. Mais il ny a pas que laspect technologique concret qui compte. Cest aussi une question détat desprit et de vue densemble. Avancer pour ne pas se laisser dépasser, cest aussi appréhender ce qui fait parfois peur.
Aujourdhui, il semble que la branche des voyages soit véritablement décidée à franchir concrètement un pas. Dune part, la formation «dual» sillustre au travers des cours dispensés sous forme électronique. Cela permet de pallier les différences de bagage des jeunes recrues, sans que lensemble dune classe ou dune volée nen souffre. Et quelque part, tous se trouvent un peu plus responsabilisés.
Les apprentis de la volée 2013-2016 ont non seulement entre leurs mains une partie de leur formation, mais en plus, ils contribuent à lélaboration dun système en apportant leurs observations. Et dans les faits, ils sont appelés à utiliser deux outils de plus en plus importants: linformatique et le réseau. Mais cette initiative de la branche nest quun des développements encourageants.
Dautre part, sans le soutien des autorités et de la politique, le tourisme se retrouve seul à devoir affronter des décisions qui souvent lui échappent. Que ce soit les taxes ou les relations diplomatiques, la branche ne peut très souvent que subir. En cela, lEtat de Genève a lui aussi fait un pas en créant le CFC bilingue. Cette formation répond à un réel besoin du marché. Car si lallemand reste un atout en Suisse, la communication au niveau mondial passe avant tout encore par langlais.
Cédric Diserens