Si la branche des voyages entrait dans le 21e siècle? (Edition 2014-09)

CFC bilingue et e-learning

Tout informaticien le sait: aucune migration ne se fait en douceur. Dans les voyages, ceux qui auront vécu un changement de système d’opération ou de GDS savent de quoi il retourne. Probablement qu’ils ont ressenti la même chose que ceux qui ont un jour dû se résigner à laisser de côté un petit carnet papier, tout simplement parce que l’on entrait dans l’ère du «paperless».

Dans les voyages, on s’accommode peu à peu de la technologie. Parfois «on fait avec», maudissant une énième coupure de connexion sur tel GDS ou blâmant la lenteur de l’ordinateur alors qu’un client patiente. Mais il n’y a pas que l’aspect technologique concret qui compte. C’est aussi une question d’état d’esprit et de vue d’ensemble. Avancer pour ne pas se laisser dépasser, c’est aussi appréhender ce qui fait parfois peur.

Aujourd’hui, il semble que la branche des voyages soit véritablement décidée à franchir concrètement un pas. D’une part, la formation «dual» s’illustre au travers des cours dispensés sous forme électronique. Cela permet de pallier les différences de bagage des jeunes recrues, sans que l’ensemble d’une classe ou d’une volée n’en souffre. Et quelque part, tous se trouvent un peu plus responsabilisés.

Les apprentis de la volée 2013-2016 ont non seulement entre leurs mains une partie de leur formation, mais en plus, ils contribuent à l’élaboration d’un système en apportant leurs observations. Et dans les faits, ils sont appelés à utiliser deux outils de plus en plus importants: l’informatique et le réseau. Mais cette initiative de la branche n’est qu’un des développements encourageants.

D’autre part, sans le soutien des autorités et de la politique, le tourisme se retrouve seul à devoir affronter des décisions qui souvent lui échappent. Que ce soit les taxes ou les relations diplomatiques, la branche ne peut très souvent que subir. En cela, l’Etat de Genève a lui aussi fait un pas en créant le CFC bilingue. Cette formation répond à un réel besoin du marché. Car si l’allemand reste un atout en Suisse, la communication au niveau mondial passe avant tout encore par l’anglais.

Cédric Diserens