Comme le concédait Genève Aéroport en octobre dernier, le modèle classique du vol affrété à destination de la Méditerranée est devenu difficile, excepté dans le cas dun renforcement de loffre durant les vacances scolaires. Les grands le font encore, sur une période limitée et avec des contingents calculés au plus serré, alors que les «petits» ne prennent plus de risques inconsidérés en la matière. Seule exception locale: Air Marin qui multiplie les sièges à risque et les vols spéciaux vers la Tunisie, mais là aussi sur des périodes judicieusement ciblées.
Mais ni le développement dEasyjet, ni la stratégie de saisonnalité développée par Swiss ne sauraient signifier que la mort du charter à Genève. Certes, le client préfère désormais la souplesse de loffre à la rigidité des forfaits dantan. Mais si le transporteur orange multiplie les routes vers le bassin méditerranéen, cest aussi parce que la concurrence, en termes de produits de qualité, brille par son absence. Il y a quelques années, Edelweiss Air était «LE» transporteur estival au départ de Genève. Sa politique a changé entre-temps, avec une forte proportion de vente de sièges seuls et moins de liberté au niveau des contingents. Sans parler de la cherté relative du siège qui empêcherait les grands TOs de proposer des forfaits à prix abor-dables.
Il nen demeure pas moins que ces derniers ont développé de coûteux outils de Dynamic Packaging quil convient damortir. La programmation charter classique nest donc nullement prioritaire, dautant que certains ont laissé des plumes à Ge-nève pour avoir tenté de faire cavalier seul en mettant en place des programmes de rotations démesurés en avant et en après-saison, pour prétendre ensuite que Ge-nève na plus de potentiel.
Pour envisager lavenir, il convient pourtant de se souvenir du passé. Celui où Hotelplan et Kuoni, de même que TUI, se partageaient intelligemment un même appareil sur les axes les plus demandés de Grèce, dEspagne ou de la mer Rouge. Celui où les horaires mis en place et les jours de rotations choisis suffisaient à attirer la chaland. Celui où lon tirait à la même
corde. Et puisque Kuoni comme Hotelplan ne sy oppo-sent pas, pourquoi renoncer à un nouveau test?
Dominique Sudan