Surcapacité entre Genève et le Golfe? (Edition 2016-13)

Dès le début juillet, le nombre de sièges offerts par les trois compagnies du Golfe augmentera de quelque 65%.

Genève n’échappe pas à la stratégie d’expansion d’Emirates, d’Etihad Airways et de Qatar Airways. Avec tous les risques que cela présuppose en termes de spirale tarifaire.

En effet, Emirates passera à deux vols quotidiens sur Dubaï dès le 1er juin prochain. Le vol supplémentaire opéré en soirée sera assuré comme celui de l’après-midi par un Boeing 777-300ER offrant huit sièges en First, 42 en Busi-ness Class et 310 en Eco. De son côté, Etihad Airways maintient un vol quotidien en Airbus A330-300 (8 First, 32 Business et 191 Eco), et parfois en A340. Comme l’indique Guy Ludwig, Manager Direct Sales & Operations, ce vol décolle chaque soir de Genève à 21h25 pour une arrivée le lendemain à Abu Dhabi à 06h05. Enfin, Qatar Airways volera chaque jour en Boeing 787-8 Dreamliner dès le 1er juillet: le départ de Genève est un peu plus tôt que celui des autres concurrents (18h00, pour une arrivée à Doha 01h10), mais la capacité augmente considérablement avec 22 sièges en Business Class et 232 en Eco. 

A l’annonce du passage à deux fréquences par jour, Emirates se défendait de parler de surcapacité: «La liaison supplémentaire permettra de répondre à une forte demande et d’offrir de meilleures correspondances à Dubaï. De nouvelles fréquences et un accroissement de capacité constituent de bonnes nouvelles pour les voyageurs», lançait alors Thierry Aucoc, Senior Vice President Commercial Operations Europe and Russia. 

Toujours est-il que le risque est grand de voir les trois acteurs du Golfe se voler des parts du même gâteau ou, dans le cas d’Emirates, d’assister à un basculement d’une partie des clients du premier vol sur le second opéré en soirée. A Genève Aéroport, Pierre Germain, Directeur finances, commercial et développement, explique qu’il est très difficile de se prononcer sur le sujet: «Le nombre de sièges à destination du Golfe a fluctué ces dernières années. Il faut y voir aussi le jeu concurrentiel entre les trois compagnies. Cette stratégie d’expansion ne concerne pas que notre aéroport, mais toute l’Europe. De notre côté, nous ne sommes pas partisans de la course à la capacité, d’autant qu’une phase importante de grands travaux approche. Nous avons toujours défendu des vols s’inscrivant dans la durée et offrant de nouveaux choix aux clients.»

DS