Dans un premier temps, daucuns avaient surpris par le déménagement de
Lufthansa chez Swiss à lAéroport International de Genève (AIG): la
société mère sinstallant chez sa filiale avait quelque chose
dillogique. Mais tout sexplique.
Lorsque Swiss prenait la décision de fermer son Call Center de Genève,
une importante surface était rapidement libérée au «Swissair Centre».
Les deux compagnies étudiaient alors les variantes disponibles afin
dexploiter un maximum de synergies tout en réduisant leurs coûts
fixes. Or, il sétait très vite avéré que les locaux occupés par
Lufthansa au World Trade Center seraient trop exigus pour accueillir
les collaborateurs des deux transporteurs. Au printemps 2007, Lufthansa
emménageait donc chez Swiss.
Simultanément ou presque, lorganisation de la compagnie allemande à
Genève était entièrement repensée: les effectifs passaient de 18 à
trois personnes en quelques mois et lespace prévu chez Swiss pour
lensemble des collaborateurs de Lufthansa se réduisait dans des
proportions identiques.
«Rapidement, nous avons réussi à convaincre trois compagnies membres de
Star Alliance de nous rejoindre afin doccuper au mieux les 920 m2
bruts qui sont à disposition sur un étage. SAS, Singapore Airlines et
Thai Airways ont suivi le mouvement. United, qui vient douvrir une
nouvelle ligne Genève-Washington en codeshare avec nous, nous a
rejoints récemment. Mais je tiens à préciser aux compagnies affiliées
qui le souhaiteraient que nous disposons encore dune réserve de
surface susceptible de les accueillir», explique Ivan Haralambof,
directeur de Swiss International Air Lines en Suisse romande. Lui-même
tient à préciser quaucune responsabilité commerciale ne lui est
attribuée pour Star Alliance et quil nest quun point de contact pour
lalliance sur la zone géographique dont il est responsable.
Réunir les forces de Swiss et Lufthansa nest pas un cas particulier
pour Genève. Ailleurs dans le monde, un certain nombre de marchés vit
sous le même régime, ne serait-ce que pour exploiter une interactivité
maximale entre les deux compagnies et certains partenaires. «Ensemble,
nous offrons une réelle valeur en termes de synergies et de
communication tout en ayant un meilleur contrôle des coûts, en
particulier ceux liés au loyer. Les synergies portent sur la conclusion
de contrat avec les agents de voyages ou la clientèle dentreprise.
Dans le cadre de contrats communs, la préparation est conjointe.
Lorsquon voit les secteurs Leisure dAnnick Bösiger et Business Travel
de Louis Baumgartner travailler avec autant de proximité, on doit se
rendre à lévidence: aucune comparaison nest possible dans le
quotidien par rapport au passé. La culture dentreprise et les
procédures ad hoc bénéficient également de cette proximité physique. En
résumé, le gain de temps et lefficacité sont énormes par rapport au
passé», poursuit Ivan Haralambof.
Après deux ans, on constate en effet quune petite famille a vu le jour
sous un même toit, avec, précisément, un esprit de famille assez
marqué. Le fait de vivre presque sur un «open space» et sur le même
étage ce nest pas le cas à Zurich, par exemple facilite aussi
cette intégration. Et toutes les compagnies de Star Alliance ayant
rejoint Swiss et Lufthansa à Genève tiennent le même discours:
linteractivité est immense.
Dominique Sudan
Six compagnies avec LX/LH
Désormais, le premier étage du «Swissair Centre» de lAéroport
International de Genève abrite six compagnies membres de Star Alliance.
Larrivée de Lufthansa sous le toit de Swiss a été suivie de celles de
SAS, Singapore Airlines, Thai Airways et United Airlines. Six autres
transporteurs on-line à Genève et également membres de lalliance ont
opté pour des bureaux propres et ne vivent pas «under one roof»: il
sagit dAir Canada, dAustrian Airlines, de Brussels Airlines,
dEgyptair, de LOT, de TAP Portugal et de Turkish
Airlines.
DS
Star Alliance no 1 à lAIG
A Genève, Star Alliance a encore consolidé sa position de numéro
1 en termes de parts de marché. En 2008, la première alliance mondiale
représentait quelque 26% du volume de lAIG, un taux qui cette année
devrait logiquement atteindre 30% avec les arrivées successives de
United Airlines et dAir Canada, et le développement estival du réseau
de Swiss. En analysant les données statistiques fournies annuellement
par lAIG, on peut estimer que les deux autres alliances représentent,
ensemble, le même taux que Star Alliance: la part de Skyteam devrait se
situer autour 14 à 15%, celle de Oneworld à environ
10%.
DS