Après un exercice 2006 positif, Swiss a fixé trois objectifs prioritaires pour lannée en cours: le contrôle des coûts, le suivi de la croissance et lamélioration du produit, qui devraient permettre dobtenir un résultat sans doute supérieur à celui de lan dernier. Lintégration effective de Swiss dans Lufthansa doit aussi être réalisée cette année sur un plan technique et juridique. Lorsque cela aura été réalisé, Lufthansa prendra formellement la responsabilité de Swiss au plan financier. Localement, 2007 est aussi une année prometteuse puisque Swiss veut absolument regagner la confiance romande et augmenter ses parts de marché à Genève.
«Swiss nest pas la compagnie nationale de Suisse alémanique; elle est la compagnie de lensemble du pays», lance demblée Christoph Franz. Un discours qui rompt avec le passé et devrait séduire les Romands. A Genève, Swiss aspire aussi à la croissance: elle dessert actuellement 23 destinations dont neuf avec ses propres appareils. Après la concrétisation du projet Prague, antérieur à larrivée de Flybaboo sur cet axe, Swiss a renforcé son offre sur London City et ouvert Valence il y a une semaine.
Pour augmenter ses parts de marché à Genève (seulement 12%, mais 20% si lon compte les vols effectués avec Lufthansa et les compagnies partenaires de Star Alliance, dont LOT sur Varsovie et SAS à destination de Copenhague, de même que Bruxelles en codeshare avec Brussels Airlines), Christoph Franz veut séduire les multinationales, les organisations internationales, les PME et le secteur bancaire. Le produit doit également être amélioré: ce sera le cas avec louverture de nouveaux salons et lintroduction dun «One Stop Security Check» pour le transit à Zurich vers une autre destination européenne. Sur son hub de Zurich, Swiss garantit aussi un transfert direct aux passagers de Business Class et aux Frequent Flyers en provenance de Genève.
Pour accompagner le développement prévu, Swiss a basé cinq Airbus A320 et un A330 à lAéroport International de Genève (AIG). Au début du mois davril, elle reprendra par ailleurs la gestion de lescale genevoise confiée jusquici à Swissport.
Le développement à lAIG est donc tout à fait dactualité mais devrait ne concerner que le moyen-courrier dans un premier temps. Car même si Swiss étudie la possibilité de lancer une nouvelle destinations long-courrier à Genève, elle accorde clairement la priorité à la desserte quotidienne de destinations intercontinentales au départ de Zurich.
Dominique Sudan
Christoph Franz veut doubler le bénéfice de Swiss
En 2006, Swiss a obtenu les premiers résultats positifs de son histoire. Le chiffre daffaires a augmenté de 11,3%, à 4,153 milliards de francs. Le bénéfice dexploitation (EBIT) a atteint 231 millions, alors quil était négatif de 14 millions durant lexercice 2005. Swiss réalise enfin un bénéfice net consolidé de 263 millions, contre une perte de 178 millions en 2005.
«Notre marge opérationnelle est de 5,6%, taux qui sinscrit dans la moyenne supérieure de lindustrie aérienne européenne. Mais il ne faut pas perdre de lesprit que nous sommes au sommet du cycle conjoncturel et que nous oeuvrons dans un secteur industriel qui est encore malade. Nous devons encore progresser et devrions être en mesure de doubler ce bénéfice», estime Christoph Franz.
Le coussin de liquidités sur lequel Swiss sappuie aujourdhui (922 millions de trésorerie) constitue un autre sujet de satisfaction pour le patron de la compagnie. Ces réserves permettront dabsorber déventuels chocs extérieurs et de financer une certaine croissance. Une croissance quune initiative populaire visant à limiter les mouvements davions à Zurich pourrait freiner. Swiss souhaite vivement que lon se rende compte des conséquences quaurait une telle décision pour un aéroport qui perd en attractivité en raison de la cherté de ses taxes.
DS