Swiss n’est pas la compagnie nationale de Suisse alémanique (Edition 2007-11)

C’est en ces termes que Christoph Franz a commenté le développement prévu à Genève.

Après un exercice 2006 positif, Swiss a fixé trois objectifs prioritaires pour l’année en cours: le contrôle des coûts, le suivi de la croissance et l’amélioration du produit, qui devraient permettre d’obtenir un résultat sans doute supérieur à celui de l’an dernier. L’intégration effective de Swiss dans Lufthansa doit aussi être réalisée cette année sur un plan technique et juridique. Lorsque cela aura été réalisé, Lufthansa prendra formellement la responsabilité de Swiss au plan financier. Localement, 2007 est aussi une année prometteuse puisque Swiss veut absolument regagner la confiance romande et augmenter ses parts de marché à Genève.

«Swiss n’est pas la compagnie nationale de Suisse alémanique; elle est la compagnie de l’ensemble du pays», lance d’emblée Christoph Franz. Un discours qui rompt avec le passé et devrait séduire les Romands. A Genève, Swiss aspire aussi à la croissance: elle dessert actuellement 23 destinations dont neuf avec ses propres appareils. Après la concrétisation du projet Prague, antérieur à l’arrivée de Flybaboo sur cet axe, Swiss a renforcé son offre sur London City et ouvert Valence il y a une semaine.

Pour augmenter ses parts de marché à Genève (seulement 12%, mais 20% si l’on compte les vols effectués avec Lufthansa et les compagnies partenaires de Star Alliance, dont LOT sur Varsovie et SAS à destination de Copenhague, de même que Bruxelles en codeshare avec Brussels Airlines), Christoph Franz veut séduire les multinationales, les organisations internationales, les PME et le secteur bancaire. Le produit doit également être amélioré: ce sera le cas avec l’ouverture de nouveaux salons et l’introduction d’un «One Stop Security Check» pour le transit à Zurich vers une autre destination européenne. Sur son hub de Zurich, Swiss garantit aussi un transfert direct aux passagers de Business Class et aux Frequent Flyers en provenance de Genève.

Pour accompagner le développement prévu, Swiss a basé cinq Airbus A320 et un A330 à l’Aéroport International de Genève (AIG). Au début du mois d’avril, elle reprendra par ailleurs la gestion de l’escale genevoise confiée jusqu’ici à Swissport.

Le développement à l’AIG est donc tout à fait d’actualité mais devrait ne concerner que le moyen-courrier dans un premier temps. Car même si Swiss étudie la possibilité de lancer une nouvelle destinations long-courrier à Genève, elle accorde clairement la priorité à la desserte quotidienne de destinations intercontinentales au départ de Zurich.

Dominique Sudan

Christoph Franz veut doubler le bénéfice de Swiss

En 2006, Swiss a obtenu les premiers résultats positifs de son histoire. Le chiffre d’affaires a augmenté de 11,3%, à 4,153 milliards de francs. Le bénéfice d’exploitation (EBIT) a atteint 231 millions, alors qu’il était négatif de 14 millions durant l’exercice 2005. Swiss réalise enfin un bénéfice net consolidé de 263 millions, contre une perte de 178 millions en 2005.

«Notre marge opérationnelle est de 5,6%, taux qui s’inscrit dans la moyenne supérieure de l’industrie aérienne européenne. Mais il ne faut pas perdre de l’esprit que nous sommes au sommet du cycle conjoncturel et que nous oeuvrons dans un secteur industriel qui est encore malade. Nous devons encore progresser et devrions être en mesure de doubler ce bénéfice», estime Christoph Franz.
Le coussin de liquidités sur lequel Swiss s’appuie aujourd’hui (922 millions de trésorerie) constitue un autre sujet de satisfaction pour le patron de la compagnie. Ces réserves permettront d’absorber d’éventuels chocs extérieurs et de financer une certaine croissance. Une croissance qu’une initiative populaire visant à limiter les mouvements d’avions à Zurich pourrait freiner. Swiss souhaite vivement que l’on se rende compte des conséquences qu’aurait une telle décision pour un aéroport qui perd en attractivité en raison de la cherté de ses taxes.   

DS