Contrairement aux vendanges, les idées ne gagnent pas à être tardives. La « nouvelle offre économique » dAir France risque de faire plus sourire que de réellement redonner confiance. Premièrement, la manuvre arrive un peu tard. Lors dune interview retransmise sur la chaîne dinformation Euronews, Alexandre de Juniac, PDG du groupe Air France-KLM, a reconnu avoir une ambition limitée, notamment en raison du plan Transform 2015 que met actuellement en uvre la compagnie. Celui-ci réduit considérablement les moyens à disposition.
Plus le temps passe, et plus les compagnies aériennes « traditionnelles » semblent avoir des difficultés à adopter un modèle tarifaire apte à concurrencer une low cost comme Easyjet. On peut laimer ou pas, la compagnie orange a cependant le mérite de toujours fonctionner, dafficher des résultats en croissance et de conserver une image doption bon marché même cela nest de loin pas toujours le cas. Quant au réseau, il reste stable.
Visiblement, la difficulté vient du fait quil paraît plus facile de commencer une offre sans rien, puis dajouter des services, plutôt que de partir dun service « tout compris », pour ensuite le fractionner. Que dire dun lancement en grande pompe durant lequel on annonce des services optionnels qui ne seront disponibles que « courant 2013 » ? Pourquoi ne pas activer tout en même temps ?
Autre sujet détonnement : Easyjet a notamment réduit ses coûts en optimisant le temps que lavion passe au sol, certes, mais également en se débarrassant dun élément onéreux, à savoir le catering. Là, Air France veut continuer à offrir une prestation pour des clients à moindre contribution. Cest plutôt étonnant, surtout lorsque lon se souvient combien les compagnies admettaient souffrir des coûts de ce secteur, il y a plusieurs années de cela.
Alors sagit-il dune idée révolutionnaire qui ira réellement à la rencontre des attentes dune clientèle, ou sagit-il dune manuvre désespérée, qui tôt ou tard va se solder par un échec ? Seul lavenir nous le dira.