Parce quelle perd depuis plusieurs années des parts de marché sur les lignes régionales au départ de Bang-kok, la compagnie Thai Airways International avait lan dernier annoncé la création dun joint venture avec le transporteur Low Cost Tiger Airways. Une association qui devait permettre au transporteur national thaïlandais de contrer sur son propre marché lirrésistible ascension du groupe Air Asia.
Peine perdue en raison des méandres de la politique au Royaume du Siam. Car Thai Tiger, qui devait lancer ses vols en avril dernier avec cinq Airbus A320, na toujours pas reçu sa licence opérationnelle, suspendue au bon vouloir de laviation civile, aux ordres du ministre des Transports. Lequel ne cache pas depuis le départ son hostilité au projet. Comme Thai continue de subir une hémorragie de ses passagers sur les vols court-courriers, la compagnie a du trouver une nouvelle parade.
Le Chairman de la compagnie, Ampon Kittiampon, a annoncé à la suite du conseil dadministration de la compagnie que Thai Airways allait créer une filiale régionale à services simplifiés et détenue à 100% par Thai Airways. Une précision importante puisquen étant lactionnaire unique, Thai na pas besoin de soumettre le transporteur à lapprobation dun quelconque ministre.
Thai Wings sorienterait sur un modèle déjà éprouvé par Singapore Airlines avec sa filiale Silkair. Thai Wings sera doté de 11 Boeing 737-400 avec une configuration unique classe économique. La compagnie permettra à ses clients de cumuler des miles sur le programme de Thai et de bénéficier dune franchise gratuite de bagages. Elle devrait dès son lancement en mars/avril 2012 desservir Hongkong, Macao, Penang et Singapour ainsi que quelques lignes domestiques.
Reste linconnu Thai Tiger. Thai indique vouloir continuer ce joint venture afin de répondre à la demande de passagers uniquement sensibles aux bas tarifs. Laccord entre partenaires singapouriens et thaïlandais vient dêtre prorogé jusquau début août. Sans pourtant être un gage dune prochaine concrétisation. Léchec de Thai Tiger sapparenterait alors à un revers pour le groupe Tiger Airways, qui a lambition de saffirmer comme le second transporteur Low Cost dAsie du Sud-Est, derrière Air Asia.
Thai est aussi actionnaire à 39% de Nok Air, compagnie Low Cost uniquement domestique, qui dessert aujourdhui 19 villes dont Narathiwat à partir de juin mais qui souhaiterait dans le futur desservir des lignes régionales. Autant dire que la marge de manuvre est de plus en plus étroite. Et que le temps passe, au détriment de la rentabilité économique des lignes court-courrier de la compagnie.
Luc Citrinot, Bangkok