Ce jour-là, le premier vol de Thai Airways atterrissait sur laéroport
de lîle de Samui en provenance de Bangkok, mettant fin à vingt années
de monopole de Bangkok Airways sur la liaison.
La plate-forme de Samui, la première du genre à être entièrement privée
en Thaïlande, a été ouverte par Bangkok Airways en 1989. La
construction de laéroport et le développement conséquent de lignes par
la compagnie régionale thaïlandaise a donné le coup denvoi dun essor
considérable du tourisme dans lîle. Dune petite centaine de milliers
de visiteurs par
an, Samui accueille aujourdhui 1,3 million de visiteurs par an, dont
85% sont des étrangers. De fait, la dépendance absolue du tourisme
vis-à-vis des marchés étrangers a transformé lîle en un ghetto doré,
poussant également à la hausse les prix dans lhôtellerie et les
services. En moyenne, Samui est de 20% à 30% plus chère que Phuket.
«Nous souhaitons rendre Samui plus accessible en offrant des tarifs
plus attractifs que ceux de Bangkok Airways», explique Pandit Chanapai,
Vice President Marketing & Sales de Thai Airways. La compagnie qui
assure deux vols aller et retour quotidiens proposera un tarif de 140
euros, soit une économie de 10% sur le tarif économique réduit «normal»
de Bangkok Airways (à lexception dun tarif «early bird» avec départ à
6 heures du matin). «Il sera difficile doffrir un tarif plus bas, car
les coûts dexploitation sur la plate-forme sont parmi les plus élevés
de Thaïlande, de 20% à 30% plus chers que sur dautres aéroports»,
ajoute Pandit Chanapai.
Thai Airways pense que 75% de sa clientèle sera en correspondance sur
un vol international et quelle devrait transporter sur un an de 145000
à 170000 passagers. «Nous espérons pouvoir rapidement bénéficier dun
vol quotidien supplémentaire», précise encore le Vice President Marke
ting. Malgré cette nouvelle concurrence, Bangkok Airways et Thai
continueront dexploiter deux vols quotidiens en codeshare sur la ligne
BangkokSamui.
La nouvelle de quatre vols supplémentaires ne génère pourtant quun
enthousiasme mitigé. «La réduction proposée par Thai Airways nest pas
suffisamment importante pour avoir un impact significatif en termes de
nouvelle clientèle», estime Suparerk Thongsuk, directeur adjoint du
nouveau resort Ban Laem Sai. Un autre hôtelier ajoute que la
surpopulation touristique pèse sur les infrastructures, générant de
nombreuses nuisances pour lîle. «Il serait temps dimposer un gel de
tout nouvel hôtel sur lîle pour sauver ce qui peut encore lêtre.
Malheureusement, ce nest pas de lavis des politiciens locaux»,
explique-t-il, sous couvert danonymat.