Genève tient enfin sa première liaison non-stop vers la Chine. Après la valse-hésitation dHainan Airlines qui avait procédé il y a près de six ans à un couper de ruban virtuel dans un grand hôtel genevois sans jamais lancer les opérations prévues, Air China débarque. Ce projet de nouvelle route directe Pékin-Genève-Pékin avait été dévoilé il y a près dune année lorsque le gouvernement chinois désignait officiellement Air China pour assurer ce nouveau service.
Dès le début mai, Air China assurera quatre vols sans escale par semaine afin de séduire les quelque 40’000 passagers pour Pékin recensés lannée passée par laéroport. La compagnie chinoise ouvrira en parallèle une représentation à Genève, la deuxième du pays après celle de Zurich. Air China visera à Genève tous les types de clientèle : les organisations internationales, les multinationales, les PME, les touristes suisses et le segment Incoming. Ces deux derniers segments sont extrêmement porteurs, en particulier le second : alors que le nombre de Suisses se rendant en Chine a dépassé les 73’000 (base 2011), les flux touristiques en provenance de lancien Empire du Milieu affichent des taux de croissance impressionnants : les Chinois sont désormais les premiers touristes non européens en Suisse et le nombre de nuitées quils génèrent a augmenté de 117 % entre 2005 et 2010.
En ouvrant Genève, Air China renforce aussi la position de la première alliance aérienne locale, Star Alliance. La conclusion dun accord de codeshare avec Swiss nest pas (encore) dactualité mais seul ce développement permettra de consolider durablement la position dAir China. Là, Swiss est assise entre deux chaises : convient-il de retarder la conclusion dun tel partage de codes afin de protéger ses deux vols quotidiens opérés de Zurich vers Pékin et Shanghai, ou est-il préférable de jouer rapidement la carte de la collaboration avec Air China afin de profiter des effets de « feeding » que crée le développement continu de son offre à Genève ?
Pour assurer à long terme le développement dAir China, cest cette deuxième carte quil faut abattre localement. Dautant que Genève na aucune liaison vers la Chine, contrairement à Zurich où la capacité est déjà immense.