«TUI Suisse est le réseau de distribution des TOs romands» (Edition 2010-11)

Les 14 agences TUI de Suisse romande réalisent environ 80% de leur volume dans la distribution de produits tiers.

Jean-Marcel Perotti, 2009 a été marqué par une forte crise économique et financière qui a fortement secoué la branche des voyages. Quel bilan TUI Suisse tire-t-il pour ses agences de voyages de Suisse romande?
Le bilan de notre exercice qui court du 1er octobre au 30 septembre n’est pas du tout négatif, loin de là. La baisse du chiffre d’affaires se situe aux alentours de 9% mais le résultat opérationnel est meilleur qu’en 2008. Deux raisons l’expliquent: nous avons réalisé de très beaux dossiers et avons mis l’accent sur une gestion très stricte des coûts.

Vous n’avez pas eu recours au chômage partiel, les cantons romands ayant refusé cette demande aux trois grands. Fut-ce un handicap?
Les différents Services de l’emploi en Suisse romande n’ont pas compris que la branche des voyages s’est trouvée face à un réel problème conjoncturel. C’est malheureux. Mais nous
avions proposé à nos collaborateurs l’option des congés non payés: une semaine équivalait à un jour de vacances supplémentaires. Nous avons obtenu un bon retour en Suisse romande puisque 65% de notre personnel a utilisé cette option.


En termes de chiffres d’affaires, comment se ventile le résultat en Romandie?
Sans réelle production propre en français, la distribution de produits tiers représente environ 80% du volume. 15 à 18% sont le fait de notre propre production, avec notamment 1-2-Fly qui a obtenu d’excellents résultats dans certains endroits. Le Flex Flight Center, avec le nouveau moteur de recherches très performant qu’est l’application Tymera, connaît également un joli succès en Suisse romande.

Peut-on dire que le réseau de TUI Suisse constitue désormais le canal de dis-tribution des nombreux TOs romands?
Oui, sans aucun conteste. Nous avons réalisé ensemble un gros travail de fond qui porte vraiment ses fruits.

Quels sont vos critères de choix pour distribuer l’un ou l’autre TO?
La qualité du produit et la rentabilité au niveau des barèmes de commission sont décisives. En Suisse romande, notre priorité absolue reste d’ailleurs la satisfaction de la clientèle associée à
la rentabilité. Nous choisissons toujours un partenaire prioritaire par destination et une ou deux alternatives. Les contrats de collaboration nous liant aux TOs romands sont revus annuellement.

Quels sont les principaux TOs sous contrat?
Air Marin sur la Tunisie et le Maroc, VT Vacances pour la Sicile, la Corse ou le Portugal, Jerrycan en Amérique du Sud, en Afrique et sur quelques destinations d’Asie, La Clé des Iles pour plusieurs destinations tropicales. Nous collaborons aussi étroitement avec les TOs du groupe TTS, notamment Let’s go Tours et Voyageplan. Frantour, Railtour et Kontiki-Saga font aussi partie de notre portefeuille. Quant aux grands groupes comme Kuoni et MTCH, ils sont gérés par notre centrale de Zurich. Au total, nous avons une quinzaine de TOs romands sous contrat qui représentent environ la moitié de notre volume. A ce chiffre s’ajoute une autre quinzaine de producteurs sis en Suisse alémanique mais avec une production francophone.

TUI Suisse était sur les rangs pour la reprise de Vos Voyages. Pourquoi l’affaire ne s’est-elle finalement pas faite?
La priorité en cette période de crise n’était pas la reprise d’agences de voyages. Nous avons peut-être raté cette ouverture qui eût été importante en termes de réseau et d’image en Suisse romande. Nous aurions repris l’en-semble du personnel afin de conserver les acquis et l’expérience du personnel de Vos Voyages, lequel aurait été intégré à notre agence lausannois du Grand-Chêne. Mais il était clair que l’agence d’Yverdon, au faible volume, et celle de Lausanne, pour un problème de bail, auraient été fermées. 


A propos du réseau, avez-vous des taches blanches en Suisse romande?
Elles existent entre Morges et Genève, en Valais et dans le Jura. Nous n’avons pas de projets à court terme mais observons le marché de près. C’est d’autant plus vrai que la fermeture récente des agences TCS fait que l’on est en droit de s’interroger sur l’avenir de certains indépendants. Ma tâche principale est de consolider et de développer le réseau romand de TUI Suisse. Je reste d’ailleurs persuadé que notre réseau est devenu incontournable en matière de distribution. Nous devons et nous allons développer ce réseau.

Après cinq mois, quel est le bilan intermédiaire pour l’exercice en cours?
Chacun doit s’adapter à une nouvelle donne: les gens réservent aujourd’hui de façon beaucoup plus aléatoire. La reprise s’amorce vraiment, ce qui fait que nous sommes très confiants pour les six prochains mois.


Dominique Sudan