«Turkish Airlines ambitionne d’être la troisième en Europe» (Edition 2010-29)

Entretien avec Nazan Keles Marasli, Geneva Area Manager de Turkish Airlines.
Globalement, quel bilan tire Turkish Airlines (TK) sur l’exercice 2009 marqué par la crise économique et financière internationale, en termes de chiffres d’affaires, de résultat financier, de nombre de pax et de coefficient d’occupation?

2009 était une année de crise pour le secteur de l’aviation. Turkish Airlines, qui s’est dévouée à la croissance et l’expansion globale, a vécu une croissance en termes de bénéfice net et opérationnel: 559 millions de livres turques pour le premier, soit environ 600 millions de francs, et 832 millions de livres pour le second (près de 870 millions). Pour notre compagnie, 2009 va entrer dans l’histoire comme année d’expansion rapide et de croissance ininterrompue.

Quid de la Suisse?

Nous croyons fermement au marché suisse et y avons beaucoup investi en 2009 afin d’accroître notre part de marché. Nous offrons un grand nombre de destinations et une qualité de service supérieure à la moyenne. En plus, nous essayons d’offrir des produits intéressants afin d’être compétitifs au niveau tarifaire pour la clientèle suisse.

Quel est le programme de la saison d’été au départ des trois aéroports de Suisse?

Nous assurons deux vols par jour à partir de Zurich et Genève et un vol quotidien depuis Bâle. De plus le Club Med affrète un vol par semaine avec un appareil TK de Genève à Antalya directement à Antalya jusqu’au 23 oc–tobre, avec départ le samedi à 11h30.

Structurellement parlant, comment fonctionne TK Genève, Zurich et Bâle?

Chaque bureau a son directeur ou directrice, et s’appuie sur un chef de vente, un chef marketing, un chef d’escale et des agents de ventes et d’escale.

Au départ de Genève, TK est revenu à un «double daily» en été. Le potentiel régional suffit-il pour autant de capacité?

Avec les deux vols quotidiens, TK offre via Istanbul des liaisons tout à fait intéressantes vers l’Est pour la clientèle régionale et les multiples organisations internationales basées à Genève. Grâce à sa situation géographique, le hub d’Istanbul est parfaitement approprié pour les vols à destination de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique et du Proche-Orient. A partir d’Istanbul, on gagne en quatre heures toutes les grandes villes d’Europe, en quatre à cinq heures le Moyen-Orient et en six heures au maximum l’Asie centrale. Des durées de transit parfois inférieures à deux heures contribuent en outre à l’attractivité de la plate-forme.

Vous êtes membre de Star Alliance depuis deux ans. Quelles sont les avantages de cette adhésion?

Turkish Airlines est membre de Star Alliance depuis le 1 avril 2008 et nos clients peuvent cumuler des miles sur notre programme de fidélité Miles & Smiles sur tous les vols Star Alliance, les membres de Miles & More de Lufthansa/Swiss pouvant également collecter et dépenser des miles sur les vols de Turkish Airlines. Grâce à cette adhésion, Turkish Airlines a amélioré son image de compagnie aérienne de qualité auprès des clients suisses. Des vols intercontinentaux avec Turkish Airlines via Istanbul sont devenus une option intéressante pour les voyageurs Suisses.

TK a lancé un vaste programme de renouvellement de sa flotte. Dans le détail, combien d’appareils font l’objet de commandes fermes auprès d’Airbus et Boeing, et combien d’options détenez-vous?

Le but de Turkish Airlines est de devenir la troisième compagnie aérienne en Europe en termes de nombre de passagers. Jusqu’à la fin 2015, le nombre d’avions court- et moyen-courrier va atteindre 155 et celui des long-courriers 36. Ils disposeront tous de la nouvelle cabine Sky Interior. A ce jour, 35 Boeing B737NG (20 commandes fermes et 15 options) de même que
30 Airbus A320 (20 fermes et 10 options) sont concernés.

En termes de produits, quelles améliorations avez-vous apporté à bord des avions et au sol?

L’aéroport Istanbul-Ataturk est un des aéroports les plus modernes d’Europe et vient de gagner la distinction Skytrax comme meilleur aéroport en Europe du Sud. D’excellentes possibilités de shopping et de nombreux salons d’aéroport raccourcissent le séjour des passagers. En outre, les clients de Turkish Airlines ont droit à un tour de ville dans le cas d’un temps de transfert de plus de dix heures (six heures pour la Business Class). 

Sur tous nos vols entre la Suisse et la Turquie, tous les passagers peuvent choisir entre deux repas chauds. Depuis un peu plus de trois ans, tous les repas servis à bord de nos avions sont fournis par notre partenaire Turkish Do&Co. 

TK est ambitieuse. 4e transporteur européen, la compagnie veut doubler sa part de marché dans les cinq à six prochaines années et détenir environ 15% du marché européen, soit à peu près l’équivalent de Lufthansa. Sur quels marchés sera-t-il possible de croître le plus rapidement?

Notre but est d’établir Istanbul comme un hub important pour les vols en direction de l’Asie (Bangkok, Hongkong, Singapour, etc.) et l’Afrique (Le Cap, Johannesburg, etc.), avec des excellentes connections à partir de Genève, Bâle et Zurich.

Quels développements envisagez-vous pour le marché suisse?

Nos parts de marché vers nos 37 destinations en Turquie continuent d’augmenter. En 2010 nous élargirons notre réseau en Asie.

TK est également très active dans le sponsoring sportif. Pourquoi?

Le partenariat avec Manchester United ou le FC Barcelone soutient nos «brand values». Comme Manchester et Barcelone, notre but est d’être parmi les meilleures au monde dans notre segment.

Dominique Sudan