Le Groupement des Unions Nationales des Agences et Organisateurs de
Voyages de lUnion européenne (ECTAA) dont la FSAV est membre affilié
nest pas resté de marbre suite à lannonce par Lufthansa et Swiss de
lintroduction prochaine dun nouveau modèle de distribution en
Allemagne, en Suisse et en Autriche. Au lendemain de cette annonce,
lECTAA est resté en contact étroit avec ses membres des trois pays et
a immédiatement alerté la Commission européenne; les organisations de
consommateurs ont aussi été approchées.
Le décor est planté: le dossier des tarifs préférentiels et des
nouvelles taxes GDS ne se limite plus à trois pays, il prend une
dimension européenne. Dans un avis tranché, lECTAA estime
officiellement que les taxes par segment que les deux compagnies
veulent imposer ne se justifient absolument pas. Tout simplement parce
que le montant demandé est supérieur au prix par segment que les
airlines paient aux GDS, soit 3 US$, au maximum. Et lECTAA
de sinterroger, comme le font toutes les associations dagences de
voyages: pourquoi les deux compagnies aériennes nappliquent-elles
aucun «supplément distribution» à leurs ventes sur Internet dont les
coûts seraient plus élevés que ceux des GDS?
La logique commerciale de Lufthansa et Swiss, qui cherchent visiblement
à éviter à lavenir toute comparaison de tarifs, étonne dautant plus
Bruxelles que lon serait à la veille dun nouveau cycle où nouer des
liens solides avec les agences générant quelque 70% des ventes serait
infiniment plus judicieux. Cest précisément ce quécrit Swiss dans son
«Agent Newsletter»: il est faux de prétendre que Swiss désire affaiblir
de cette manière délibérée le réseau de distribution traditionnel (sic).
Swiss lécrit, certes, mais se contredit plus loin dans un argumentaire
où elle insiste sur la relation triangulaire qui existerait entre les
airlines, les GDS et les agences de voyages. Or, il ny a aucune
relation triangulaire en la matière: les parties concernées ne sont
liées que par des accords bilatéraux, vérité que Swiss na pas admise à
ce jour.
Cest précisément ce que la branche attend maintenant dans notre pays.
Que Swiss, qui est ouverte à la discussion, donne un signal clair:
est-elle favorable ou non à lélaboration dune «solution suisse» et
sous quelle forme? Mais il ne faut pas rêver non plus. La même «Agent
Newsletter» est claire: prochainement, on se penchera sur
loptimisation des procédures qui changeront suite à lintroduction du
modèle Preferred Fares. Cela signifie que le modèle sera introduit.ꮤ