Un avis tranché (Edition 2008-18)

Dominique sudan à propos de la position de l’ECTAA face à Lufthansa/Swiss

Le Groupement des Unions Nationales des Agences et Organisateurs de
Voyages de l’Union européenne (ECTAA) dont la FSAV est membre affilié
n’est pas resté de marbre suite à l’annonce par Lufthansa et Swiss de
l’introduction prochaine d’un nouveau modèle de distribution en
Allemagne, en Suisse et en Autriche. Au lendemain de cette annonce,
l’ECTAA est resté en contact étroit avec ses membres des trois pays et
a immédiatement alerté la Commission européenne; les organisations de
consommateurs ont aussi été approchées.

Le décor est planté: le dossier des tarifs préférentiels et des
nouvelles taxes GDS ne se limite plus à trois pays, il prend une
dimension européenne. Dans un avis tranché, l’ECTAA estime
officiellement que les taxes par segment que les deux compagnies
veulent imposer ne se justifient absolument pas. Tout simplement parce
que le montant demandé est supérieur au prix par segment que les
airlines paient aux GDS, soit 3 US$, au maximum. Et l’ECTAA
de s’interroger, comme le font toutes les associations d’agences de
voyages: pourquoi les deux compagnies aériennes n’appliquent-elles
aucun «supplément distribution» à leurs ventes sur Internet dont les
coûts seraient plus élevés que ceux des GDS?

La logique commerciale de Lufthansa et Swiss, qui cherchent visiblement
à éviter à l’avenir toute comparaison de tarifs, étonne d’autant plus
Bruxelles que l’on serait à la veille d’un nouveau cycle où nouer des
liens solides avec les agences générant quelque 70% des ventes serait
infiniment plus judicieux. C’est précisément ce qu’écrit Swiss dans son
«Agent Newsletter»: il est faux de prétendre que Swiss désire affaiblir
de cette manière délibérée le réseau de distribution traditionnel (sic).

Swiss l’écrit, certes, mais se contredit plus loin dans un argumentaire
où elle insiste sur la relation triangulaire qui existerait entre les
airlines, les GDS et les agences de voyages. Or, il n’y a aucune
relation triangulaire en la matière: les parties concernées ne sont
liées que par des accords bilatéraux, vérité que Swiss n’a pas admise à
ce jour.

C’est précisément ce que la branche attend maintenant dans notre pays.
Que Swiss, qui est ouverte à la discussion, donne un signal clair:
est-elle favorable ou non à l’élaboration d’une «solution suisse» et
sous quelle forme? Mais il ne faut pas rêver non plus. La même «Agent
Newsletter» est claire: prochainement, on se penchera sur
l’optimisation des procédures qui changeront suite à l’introduction du
modèle Preferred Fares. Cela signifie que le modèle sera introduit.ꮤ