Un développement sain, progressif et durable (Edition 2009-49)

Dominique Sudan à propos de Swiss à Genève

Ancien bras droit de Christoph Franz, le nouveau CEO de Swiss
International Air Lines a été à bonne école: même s’il a pu se mettre à
dos une grande partie des agents de voyages du pays lors de
l’introduction forcée du fameux modèle de tarifs préférentiels, Harry
Hohmeister reste un patron respecté et qui a parfaitement su endosser
le costume de directeur général. Comme son prédécesseur, l’ancien chef
Réseau & Distribution s’impose désormais comme un ardent défenseur
du développement de Swiss à Genève.

Dès janvier, Swiss aura effacé à Genève l’erreur monumentale commise
par la direction générale qui était en place lors du très court
rapprochement avec British Airways et Oneworld. A cette époque, Dosé
& Co offraient des cloches au management de BA. Quelques mois plus
tard, c’est à cette même direction de Swiss que l’on était en droit de
sonner les cloches: n’avait-elle pas cédé tous les slots qu’elle
détenait alors à Heathrow pour assurer les quatre opérations
quotidiennes menées avec succès au départ de Genève? Des créneaux
horaires qui se négocient à prix d’or et qu’il eût été difficile, voire
impossible, de récupérer si BMI n’était passée dans le giron de
Lufthansa.

En janvier, cet épisode malheureux qui a sacrifié Genève–Heathrow sur
l’autel de BA appartiendra au passé. Suite à la réouverture d’Heathrow,
aucune autre compagnie aérienne ne proposera l’équivalent des dessertes
de Swiss entre Genève et les deux aéroports les plus centraux et les
plus importants de la capitale britannique, Heathrow et London City. Le
monopole absolu de BA tombera alors et l’intérêt pour les vols de Swiss
devrait rapidement être décuplé puisque les passagers seront en mesure
de combiner sans aucune difficulté les deux aéroports londoniens. De
plus, les horaires de Swiss sont, dans la plupart des cas, plus
attrayants que ceux de son concurrent volant sept fois par jour sur
Genève.

La mixité du trafic sur cet axe et la structure tarifaire complète
qu’introduira Swiss, du Low Cost à la Business Class, constitueront
aussi deux avantages non négligeables.
Enfin, le partenariat étroit annoncé avec BMI ouvrira, à terme, de
multiples destinations au-delà d’Heathrow. Au sein d’un secteur
fortement ébranlé par la crise, Swiss démontre par cette investissement
en faveur de Genève qu’elle n’est pas si malade.

Sous l’impulsion de son actuelle direction, Swiss a enfin pris
conscience que la structure du trafic à l’AIG est hautement
intéressante et qu’il serait fatal de laisser à la concurrence
européenne la plus grande part du gâteau. En suivant cette politique de
développement progressif et durable, Swiss aura rapidement gagné
d’importantes parts de marché à l’AIG. Ce sera déjà le cas cette année
avec les multiples codeshares transatlantiques, cela le sera aussi l’an
prochain avec le retour d’Heathrow. Désormais, les directions de Swiss
à Zurich et Genève parlent le même langage.