Les recommandations figurant dans le catalogue de mesures établi par la
Fédération ne sont-elles finalement quun coup dépée dans leau?
Possible si lon en juge par la participation à un événement organisé
par Swiss le week-end dernier et par lattitude des grands TOs et des
différentes associations dagences de voyages: jusquà nouvel avis, il
ny aura aucune consigne de vente donnée aux gens du front et le choix
du client demeurera déterminant.
Pire, cest à un véritable dialogue de sourds que lon assiste: chacun
campe encore sur ses positions, Swiss prépare la branche à
lintroduction du nouveau modèle de distribution assorti de tarifs
préférentiels, les GDS ne bronchent pas. Sils ne le font pas, cest
sciemment: la
libéralisation des GDS est en marche et devrait intervenir lan
prochain. Swiss, dailleurs, cherche en vain depuis deux ans à modifier
les dispositions contractuelles la liant aux GDS alors que son contrat
Amadeus arrive à échéance à la fin du mois de juin.
Aujourdhui, la situation est bloquée. Pour sortir de limpasse, il
conviendrait dentamer un vrai dialogue, ce que les mesures
recommandées par la Fédération interdisent presque. Dans les deux cas,
on se renvoie la balle, chose aisée puisquil ne sagit nullement dune
relation commerciale triangulaire compagnies-GDS-agences mais bien de
contrats bilatéraux. Or, pour modifier un accord bilatéral, il faut
négocier et non se barricader comme la branche est en passe de le
faire. Les têtes pensantes de la Fédération souhaitent-elles vraiment
que les associations de protection des consommateurs qui ont déjà causé
passablement de tort à la branche entrent dans la danse et faussent
toute la discussion?
Au contraire, chacun doit maintenant se ressaisir. Les GDS les
premiers, qui se regardent en chiens de faïence puisque lun serait
prêt à lâcher du lest (Galileo) alors que lautre semble fermé
(Amadeus). De longues semaines permettent encore daboutir à une
solution favorable avant la date fatidique du 1er octobre.
Swiss sest peut-être trompée de cible en annonçant la couleur aux
distributeurs en janvier dernier; en retour, elle a eu droit à une
réaction aussi violente que peu constructive. Swiss peut aussi se
racheter en ne mettant pas la charrue avant les bufs: négocier dabord
de nouvelles conditions avec les GDS et les communiquer ensuite à ses
principaux partenaires.
Lesquels ne doivent pas perdre de lesprit quun match de football ou
la participation à un incentive de vente ne changera rien à la
problématique daujourdhui: au final, le client tient le couteau par
le manche. Et les volumes daffaires pourraient très bien faire éclater
le front qui semble aujourdhui si uni.