Une ère nouvelle (Edition 2006-44)

Le secret a été bien gardé vendredi dernier à Montreux mais la nouvelle s’est ensuite répandue comme une trainée de poudre. Deux ans après avoir été baptisé au TTW de Montreux et une année après l’arrivée de Thomas Stirnimann à sa tête, Travelhouse était intégré à un grand groupe suisse, Hotelplan. Le prix de la

Le secret a été bien gardé vendredi dernier à Montreux mais la nouvelle s’est ensuite répandue comme une trainée de poudre. Deux ans après avoir été baptisé au TTW de Montreux et une année après l’arrivée de Thomas Stirnimann à sa tête, Travelhouse était intégré à un grand groupe suisse, Hotelplan. Le prix de la transaction sera tenu secret mais on peut estimer que le désormais numéro 1 du secteur détiendra 70% du capital de Travelhouse pour un investissement de l’ordre de 50 millions.

Cette fois-ci, Hotelplan n’a pas manqué son affaire. Dans un passé récent, la lenteur décisionnelle du groupe Migros lui avait coûté quelques marques que le numéro deux d’alors lorgnait (Frantour, Kontiki-Saga). Aussi spectaculaire soit-il, le processus de concentration n’est pas nouveau. En Suisse, il touchera tôt ou tard d’autres marques, les grands TOs ayant délibérément opté pour une croissance par acquisitions. Dans le cas de Travelhouse, l’issue d’aujourd’hui était prévue. Finalement, Travelhouse n’a que quelques mois d’avance sur son calendrier. Peut-être qu’Oskar Laubi voulait garantir un avenir suisse à un groupe helvétique. Sans nullement y voir le dernier «coup de pied de l’âne» de la part de Peter Diethelm, la vente des actions que détenait l’ancien pilier de Kuoni permet à Travelhouse de trouver une solution à un problème récurrent: la distribution, qui ne dépend que de tiers. Thomas Stirnimann, le gagnant du jour, s’offre les 106 succursales Hotelplan sur un plateau d’argent et Hotelplan comble certaines lacunes en termes de spécialisation. Une ère nouvelle commence donc.

Qu’Hotelplan détrône Kuoni de sa place de numéro 1 reste anecdotique, même s’il est vrai que l’entreprise de Migros entre dans une toute nouvelle dimension. Il est encore difficile de mesurer toutes les conséquences qu’aura ce rachat. On entre dans la spéculation à l’état brut. Utilisé à toutes les sauces, le terme «synergie» prend pourtant un sens encore plus fort en ce qui concerne Hotelplan et Travelhouse. Stratégiquement parlant, les deux entités gérées en parallèle viseront de toute façon à réduire les coûts et à s’imposer en leader. Il y aura, parfois, double emploi (Passepartout, Flightshop). Il y aura aussi de belles opportunités à saisir à l’interne – Belair, qui avait trop de production propre, devrait en profiter.

Certains départements pourraient être réorganisés. On songe au balnéaire et à cette même Belair qui cherchera bientôt un successeur à Beat Schär (Walter Brüllhardt?).
Dans la distribution, les inconnues sont aussi nombreuses. Cumul des chiffres d’affaires? Modèle commun de commissionnement? Des questions auxquelles on répondra plus tard.

Dominique Sudan