Le secret a été bien gardé vendredi dernier à Montreux mais la nouvelle sest ensuite répandue comme une trainée de poudre. Deux ans après avoir été baptisé au TTW de Montreux et une année après larrivée de Thomas Stirnimann à sa tête, Travelhouse était intégré à un grand groupe suisse, Hotelplan. Le prix de la transaction sera tenu secret mais on peut estimer que le désormais numéro 1 du secteur détiendra 70% du capital de Travelhouse pour un investissement de lordre de 50 millions.
Cette fois-ci, Hotelplan na pas manqué son affaire. Dans un passé récent, la lenteur décisionnelle du groupe Migros lui avait coûté quelques marques que le numéro deux dalors lorgnait (Frantour, Kontiki-Saga). Aussi spectaculaire soit-il, le processus de concentration nest pas nouveau. En Suisse, il touchera tôt ou tard dautres marques, les grands TOs ayant délibérément opté pour une croissance par acquisitions. Dans le cas de Travelhouse, lissue daujourdhui était prévue. Finalement, Travelhouse na que quelques mois davance sur son calendrier. Peut-être quOskar Laubi voulait garantir un avenir suisse à un groupe helvétique. Sans nullement y voir le dernier «coup de pied de lâne» de la part de Peter Diethelm, la vente des actions que détenait lancien pilier de Kuoni permet à Travelhouse de trouver une solution à un problème récurrent: la distribution, qui ne dépend que de tiers. Thomas Stirnimann, le gagnant du jour, soffre les 106 succursales Hotelplan sur un plateau dargent et Hotelplan comble certaines lacunes en termes de spécialisation. Une ère nouvelle commence donc.
QuHotelplan détrône Kuoni de sa place de numéro 1 reste anecdotique, même sil est vrai que lentreprise de Migros entre dans une toute nouvelle dimension. Il est encore difficile de mesurer toutes les conséquences quaura ce rachat. On entre dans la spéculation à létat brut. Utilisé à toutes les sauces, le terme «synergie» prend pourtant un sens encore plus fort en ce qui concerne Hotelplan et Travelhouse. Stratégiquement parlant, les deux entités gérées en parallèle viseront de toute façon à réduire les coûts et à simposer en leader. Il y aura, parfois, double emploi (Passepartout, Flightshop). Il y aura aussi de belles opportunités à saisir à linterne Belair, qui avait trop de production propre, devrait en profiter.
Certains départements pourraient être réorganisés. On songe au balnéaire et à cette même Belair qui cherchera bientôt un successeur à Beat Schär (Walter Brüllhardt?).
Dans la distribution, les inconnues sont aussi nombreuses. Cumul des chiffres daffaires? Modèle commun de commissionnement? Des questions auxquelles on répondra plus tard.
Dominique Sudan