Une exception en Europe (Edition 2012-17)

2011, l’année de Genève Aéroport

L’exercice passé aura donc été celui de tous les sommets pour Genève Aéroport, qui a tout simplement battu des records historiques en termes de passagers, de chiffre d’affaires et de bénéfice net. Si le développement économique de la région correspond à la croissance de l’aéroport ces dernières années, la gestion rigoureuse de la plate-forme et l’amélioration constante des infrastructures sont aussi à la base du succès d’aujourd’hui.

En termes de trafic, Genève enregistre une hausse à deux chiffres, avec plus de 13,1 millions de passagers. Un résultat exceptionnel pour deux raisons: comparativement à son bassin de population très restreint, Genève propose actuellement l’offre la plus riche d’Europe, avec 124 destinations dont 27 intercontinentales; n’étant nullement un hub contrairement à Zurich, l’aéroport romand ne traite qu’un faible cinq pour cent de passagers en correspondance, taux qui donne davantage de valeur aux résultats de 2011. En termes de passagers locaux, Genève est donc très proche des résultats de la plate-forme zurichoise qui, elle, traite plus de 8,3 millions de passagers en transit.

Outre Easyjet qui génère à elle seule 38% du trafic, Genève Aéroport bénéficie également du développement constant et qualitatif de l’offre de Swiss et, par extension, de Star Alliance. Le renforcement de l’offre de Swiss s’est ainsi traduit par une hausse de dix-huit pour cent du trafic, taux de progression identique à celui du transporteur Low Cost. Star Alliance en profite directement et détient désormais trente-trois pour cent de parts de marché, très loin devant Skyteam (10%) ou Oneworld (8%).

Mais le but ne consiste pas à toujours faire plus, mais à toujours faire mieux. Là, le duo Longchamp-Deillon a, dès son entrée en fonction il y a quelques années, sonné le glas du fameux projet de Terminal Low Cost «T 2»  qui ne correspondait pas du tout à l’infrastructure qualitative chère à l’aéroport. Les investissements (345 millions sur cinq ans, et 100 millions cette année) portent au contraire sur l’adaptation de l’infrastructure pour toutes les airlines clientes. Et là, c’est au niveau long-courrier qu’il y a urgence: le très gros chantier de la nouvelle Aile Est a la priorité absolue de l’aéroport, qui est tout à fait conscient que l’on ne peut plus, aujourd’hui, proposer un tel accueil aux trois «majors» du Golfe Persique, aux compagnies d’Amérique du Nord et à Swiss. Dans le traitement gros-porteurs, il y a saturation. Difficile dans ces conditions d’attirer d’autres airlines à court terme. L’Aile Est ne sera pas un luxe!

Dominique Sudan