Kuoni vient de faire ses grands nettoyages de printemps et mise aujourdhui sur une nouvelle culture du voyage.
La succursale de Zurich-Bellevue sert de cobaye dans le cadre du
nouveau concept «Kuoni Concierge» et sera suivie de Bâle, Lucerne et
Lugano. Dans un deuxième temps, la Suisse romande sera elle aussi
évaluée, notamment Genève où Kuoni dispose de trois agences. Mais rien
ne bougera avant que la direction de Kuoni Suisse adapte la structure
des deux régions romandes joliment baptisées SL1 et SL2.
Là, nul besoin dêtre grand clerc pour comprendre que la division
actuelle est géographiquement absurde et inadaptée. Les deux régions
romandes de Kuoni ne tiennent tout simplement pas la route; elles sont
le résultat malheureux dune époque où il convenait de diviser pour
mieux régner et où les ambitions et les vux personnels primaient. On
est arrivé au statut actuel après différentes étapes: dabord, la
Suisse romande de Kuoni était unie; ensuite, les Genevois avaient
prétendu que la structure de leur marché était différente avec les
segments Incoming et Business Travel, vieille ritournelle qui ne colle
plus à la réalité; enfin, SL1 et SL2 ont vu le jour et se distinguent
par un découpage incompréhensible.
A Zurich, on semble avoir compris quil est temps dagir. Le départ
annoncé du chef régional SL1 devrait convaincre Kuoni daccélérer le
rythme et de réunir enfin cette Suisse romande qui ne devait pas être
séparée. Prétendre que le chef régional doit aussi être chef dagence
pour mieux sentir le terrain sera lerreur à ne pas commettre. Il faut
au contraire reprendre un modèle passé qui a fait ses preuves, celui où
Kuoni néprouvait aucune difficulté à simposer sur le marché romand.
Partant du principe quautant de décisions stratégiques se prennent
dans les couloirs que dans les séances parfois stériles, le chef
régional romand qui représente une fonction à plein temps doit
impérativement être basé à Neue Hard. Ce domicile ninterdit pas une
grande mobilité
qui doit se traduire par une présence à mi-temps sur le terrain. Car ce
nest pas en se rendant deux fois par mois au siège du grand TO que
lon sera en mesure de défendre avec fermeté la mentalité et la
différence romandes. Au contraire, cela sapparenterait à du
dilettantisme.
En saisissant loccasion unique qui se présente à lui, le département
Distribution de Kuoni Suisse, Gianni Moccetti en tête, doit négocier
cet important virage stratégique et casser un modèle obsolète. Tout
simplement parce quà lépoque où un véritable «Monsieur Kuoni»
incarnait la Romandie à Zurich tout en entretenant ici des relations
très étroites avec les milieux économiques et les médias romands,
jamais la cote de Kuoni navait été si haute.