Zurich relance le débat! (Edition 2007-08)

Dominique Sudan à propos du commissionnement des taxes passagers

Y en a point comme nous. L’Aéroport de Zurich investira quelque 300 millions de francs dans l’adaptation de son infrastructure aux normes Schengen, centralisera les contrôles et rouvrira l’ancien Terminal B (aujourd’hui Dock B) destiné à l’événementiel (Visit USA, par exemple) depuis l’ouverture du Dock E.

Pour financer le tout, la redevance passager augmentera de trois francs, trafic de transit et clientèle locale confondus. Zurich pourra ainsi se targuer d’être l’une des plates-formes aéroportuaires parmi les plus chères du continent. Autant dire que les compagnies aériennes, qu’elles soient régulières ou Low Cost, y regarderont désormais à deux fois pour ouvrir de nouvelles lignes ou développer leur offre à Kloten. C’est un risque que Zurich n’hésite pas à courir.

Pendant que le «hub» de Swiss prend cette mesure impopulaire, Genève campe sur ses positions. Et pour cause! Au moment où il enterre presque le Terminal T2 et investit 60 millions dans la première phase de son nouveau plan directeur, l’AIG ne peut pas vraiment se permettre d’augmenter la redevance passager, pierre d’achoppement entre EasyJet qui exige un barème différencié et les compagnies aériennes qui n’en veulent pas. Donc l’AIG restera à dix-neuf francs par passager cette année et sans doute l’an prochain.

La mesure impopulaire décidée par la direction de l’Aéroport de Zurich touche, en revanche, directement le secteur des voyages. Zurich devient extrêmement cher,et si une nouvelle taxe liée à la lutte contre le terrorisme devait être introduite dans les aéroports helvétiques, un départ de Kloten serait hors de prix. Ce faisant, l’Aéroport de Zurich relancera indirectement un vieux débat: celui du commissionnement des taxes d’aéroport.

Depuis des années, les discussions à ce sujet sont stériles. Compagnies aériennes et aéroports se relancent la balle, espérant ainsi décourager les agences de voyages qui, de guerre lasse, ont déjà capitulé à plusieurs reprises. Venant de la part de la plus importante plate-forme aéroportuaire suisse, cela peut faire sourire; mais il ne serait guère étonnant que les agences reviennent à la charge suite à l’augmentation de la redevance zurichoise.

Celui qui ne se marre plus du tout, c’est le passager dont la taxe atteindra CHF 41,50 dès le mois de juillet, soit au début des grandes migrations estivales et balnéaires.