AG de la FSV: le potentiel romand doit être mieux exploité

Comme l’année passée à Parme, l’assemblée de Madère a compté une vingtaine de membres actifs et six membres passifs provenant de Suisse romande.
Dominique Sudan, rédacteur en chef de TRAVEL INSIDE (français).
S’il est un événement constituant le ‘meeting point’ annuel de l’industrie Outgoing, c’est bien l’assemblée générale de la Fédération suisse du voyage (FSV).
Loin d’être la course d’école de novembre décriée par certains, ces quatre jours à l’étranger permettent de soigner le relationnel en cultivant les contacts existants et en nouant de nouvelles relations à la fois professionnelles et amicales, presque à huis clos puisque les accompagnants d’autrefois ne sont plus acceptés depuis l’élection de Martin Wittwer à la présidence.
À Madère, la délégation romande a compté 20 membres actifs, six passifs et quatre membres occupant un siège au comité. C’est honorable et cela correspond à peu près au nombre de l’année dernière en Emilie-Romagne. Mais en comparaison nationale, c’est insuffisant: la représentation alémanique réunissait 69 membres actifs.
En analysant la structure du marché romand, qui se distingue par un très grand nombre de tour-opérateurs et d’agences de voyages affiliés de longue date à la FSV, il est loisible d’affirmer que le potentiel romand peut être beaucoup mieux exploité. Si plus de soixante Romands se retrouvent chaque mois de septembre pour le traditionnel ‘Summer Event’, pourquoi un tiers seulement participe-t-il régulièrement aux AG annuelles?
Les cinq groupements cantonaux d’agences de voyages, dont tous les présidents étaient présents à Madère, réunissent chacun des agences de voyages et des TOs sérieux, susceptibles de gonfler les rangs romands lors des AG de la FSV. Si l’AVP genevoise est toujours partante pour les AG annuelles, un autre groupement volontaire comme l’APR pourrait lui aussi apporter sa pierre à l’édifice. Tout comme TUI Suisse qui ne comptait aucun représentant romand sur l’île portugaise, contrairement à Hotelplan et Kuoni.
Car ces quatre jours sous d’autres latitudes ne servent pas uniquement à régler les affaires courantes lors de l’assemblée formelle ou à se prononcer sur des sujets sans réelle importance comme les indemnités du comité; ils permettent aussi aux agences et aux tour-opérateurs indépendants d’être en contact direct avec les décisionnaires des grands réseaux. En termes de distribution, des contacts informels créés sur place peuvent aussi ouvrir des portes aux retailers comme aux fournisseurs. Commercialement, cela n’a pas de prix.
Une meilleure représentation romande lors des prochaines AG contribuerait aussi à rappeler les spécificités du marché francophone qui n’est nullement dominé par les grands réseaux, le groupe Knecht ou TPS, mais reste une affaire d’entreprises indépendantes, compétentes et sérieuses, pour ce qui est en tout cas des sociétés membres d’un groupement cantonal ou de la FSV.
La question a été abordée dans le vol retour par les présidents de deux groupements romands et des idées devraient prendre forme ces prochains mois pour dynamiser la participation aux prochaines assemblées générales et donner tort à certaines voix – toujours les mêmes – qui s’interrogent sur le rôle et l’importance de la FSV. En participant aux assises annuelles, chacun appréciera à sa juste valeur le travail accompli par la direction et le comité de la Fédération.