Bali souhaite contrôler davantage les flots de touristes

Une taxe plus élevée est actuellement sur la table par les autorités afin de décourager certains types de visiteurs. Une idée que réfute pour le moment le Ministère indonésien du tourisme qui préfère la promotion de régions moins connues.
Bali. ©Emirates

Face aux problèmes liés au surtourisme, le conseil législatif provincial de Bali a proposé d’augmenter la taxe sur le tourisme. Cette dernière, introduite en milieu d’année, et qui coûte 150’000 rupiahs (CHF 8,30) pour chaque visiteur, a pourtant eu peu d’effets pour le moment.

34’000 Suisses en 2023

Sur les cinq premiers mois de 2024, l’île a accueilli 2,39 millions de touristes internationaux, soit une croissance de 27,5% par rapport à la même période de 2023 à laquelle il faut encore ajouter 4,1 millions de visiteurs domestiques.

Si cette tendance continue, Bali, qui avait accueilli 5,27 millions de touristes internationaux en 2023 (45% de toutes les arrivées en Indonésie), devrait en enregistrer entre 6,5 et 7 millions. Pour référence, le nombre de Suisses à Bali en 2023 avait dépassé les 34’000 voyageurs.

Face à cette déferlante qui apporte aussi son lot de touristes peu scrupuleux, le conseil législatif de la province souhaiterait donner un tour de vis, conscient que l’île atteint son seuil de saturation. Fin juin, il a exprimé son souhait de faire passer la taxe touristique à près de CHF 42 par personne.

Pour des visiteurs de «meilleure qualité»

«Je pense que la taxe de 150’000 roupies est trop basse, de sorte que Bali semble être une destination touristique bon marché», a déclaré le chef du conseil de Bali, Kresna Budi, pour expliquer cette décision. Et de souligner que les visiteurs de Bali devraient être de «meilleure qualité», fustigeant les visiteurs «de couche sociale inférieure» qui dépensent moins.

Sandiaga Uno, Ministre indonésien sortant du tourisme et de l’économie créative, a cependant réagi à cette proposition de quintupler la taxe sur les touristes étrangers. Sur un site d’informations, le Ministre Uno insiste sur le fait que tout projet d’augmentation de la taxe imposée aux touristes étrangers à Bali doit d’abord faire l’objet d’une analyse détaillée et systématique.

Le Ministre veut également renforcer le district de Buleleng. Ce dernier s’étend sur une grande partie du nord et de l’ouest de Bali. La région abrite de nombreuses destinations, parfaites pour les visiteurs étrangers comme Munduk ou Lovina Beach. Le district travaille également avec le district de Banyuwangi, dans la province de Java Oriental à créer une ligne de bateau express et promouvoir les deux régions.

Pour Sandiaga Uno, les touristes étrangers doivent apprendre à aller au-delà d’un «Bali homogène» au sud. Un effort devra donc être fait par les secteurs du tourisme public et privé locaux ainsi que les tour-opérateurs de la destination.

Luc Citrinot, Bangkok