Amex GBT parle de durabilité à ses clients

La TMC a organisé un forum pour ses clients qui s’est tenu le 15 septembre dernier à Berne.
Kundenforum, Amex GBT, Patrik Moreillon, 15.9.2022, Schweizerhof Bern
Patrick Moreillon. ©TI

Le thème du forum clients d’Amex GBT qui s’est déroulé cette année à l’hôtel Schweizerhof de Bern a été le développement durable. La TMC et ses partenaires ont présenté aux nombreux travel managers présents leurs efforts et objectifs en matière de réduction des émissions de CO₂.

Il y a encore beaucoup à faire, a constaté d’emblée Patrick Moreillon, PDG d’Amex GBT en Suisse. En tant que TMC, le rôle de l’entreprise est vu comme celui d’un «faiseur de possibilités» qui montre à ses clients la voie à suivre pour atteindre l’objectif «zéro net» et les aide à y parvenir.

Amex GBT veut être la place de marché des voyages d’affaires «verts». Nicole Sautter, EMEA Manager of Global Sustainability, et Sesilia Kalss, Senior Consulting Manager, ont présenté les réflexions et les produits correspondants.

Voyager durablement, c’est décarboniser l’aviation, a expliqué Nicole Sautter. 92% des émissions de CO₂ dans le secteur du voyage sont imputables aux vols. C’est pourquoi le carburant durable d’aviation (Sustainable Aviation Fuel ou SAF) est au premier plan des solutions possibles.

D’ici 2030, avec une pression massivement accrue des consommateurs et des États, jusqu’à 10% de la consommation globale de carburant d’aviation pourraient être des SAF – si seuls les projets annoncés publiquement jusqu’à présent étaient réalisés, cela ne représenterait que 1%. Il y aurait donc une marge de progression. Nicole Sautter a également rappelé l’urgence: si rien n’est fait, la part de l’aviation dans les émissions mondiales de CO2 passera à 22% d’ici 2050, alors qu’elle est actuellement de 3%.

L’exemple de Henkel

Thorsten Schneeberger, Corporate Director Purchasing du géant des biens de consommation Henkel, a présenté des exemples concrets de mise en œuvre des objectifs de durabilité. Pour lui, l’ancien monde binaire des voyages d’affaires, dans lequel il était question de confort et de coûts, s’est transformé en un triangle dans lequel la durabilité occupe quasiment la pointe supérieure, au-dessus du confort et des coûts.

Sa conclusion pour la mise en œuvre: «La gestion du changement pour la durabilité doit venir d’en haut.» Et ce parce que «c’est en haut que se produisent les plus grandes empreintes de CO₂.» La durabilité, conclut-il, doit être vécue de manière exemplaire par la direction et pas seulement prescrite.

Thorsten Schneeberger a expliqué la démarche de Henkel en trois étapes: une évaluation de la durabilité définit la situation de départ, des mesures concernant l’hôtel, les vols et autres sont mises en œuvre sur la base d’un tableau de bord de la durabilité transparent et enfin, les processus sont optimisés pour atteindre la réduction de l’empreinte CO₂. A cet égard, la règle suivante s’applique à toutes les émissions: «Evitez ce que vous pouvez, changez ce que vous ne pouvez pas changer.»

En ce qui concerne les vols, la principale source d’émissions de CO₂, Henkel s’y emploie en cinq points: Plus de Premium Eco et Eco au lieu de Business, plus de vols directs au lieu de vols de correspondance, train en 1re classe au lieu de vol, réduction des voyages d’un jour et remplacement de ceux-ci par des réunions virtuelles. Au sol, l’électromobilité et le transport multimodal sont encouragés. En ce qui concerne les hôtels, Henkel mise sur des établissements classés verts qui ont eux-mêmes des programmes de durabilité.

A l’adresse des compagnies aériennes, Thorsten Schneeberger s’est demandé si leurs programmes de fidélisation étaient encore d’actualité à l’époque de la décarbonisation. Est-il judicieux de générer encore plus de voyages en avion pour des points obtenus en prenant l’avion? Selon lui, il serait plus judicieux de planifier plus précisément la quantité de nourriture à bord par le biais de programmes de bonus et de fidélisation. Cela éviterait non seulement le gaspillage alimentaire, mais aussi les émissions de CO₂ si l’avion est moins lourd. «Un sachet de thé en moins permet de réduire de deux tonnes les émissions de CO₂ à l’échelle mondiale», explique Thorsten Schneeberger.

Le zéro net est accessible

«Le zéro net d’ici 2050 est réalisable», a déclaré Michael Schneider, directeur adjoint Environnement & Durabilité de l’IATA. Pour y parvenir, il faut des progrès techniques, notamment une utilisation beaucoup plus large des SAF, ainsi que des améliorations opérationnelles au niveau des compagnies aériennes et du contrôle aérien, notamment l’optimisation des trajectoires de vol. Les FAS pourraient à elles seules contribuer pour deux tiers à la réalisation de l’objectif zéro net d’ici 2050.

La durabilité commence par chacun d’entre nous et ne concerne pas seulement les vols. Celui qui ne peut pas décider lui-même peut au moins influencer les décisions, a résumé Eloisa Urrutia, directrice durabilité d’Amex GBT Meetings & Events. Amex GBT a montré comment cela est possible en choisissant un menu: au lieu de la viande de bœuf, c’est du poulet qui a été servi pour le repas, ce qui a permis de réduire l’empreinte CO₂. Elle a calculé que les émissions de CO₂ par personne participante s’élevaient à trois kilos seulement pour l’événement client de son entreprise, ce qui est peu par rapport aux 20 kilos habituels pour des événements comparables.

Enfin, trois représentants de compagnies aériennes ont présenté leurs programmes de durabilité. Air France/KLM, Air Canada et United misent toutes en premier lieu sur le SAF, pour lequel elles voient un grand avenir.

(Business Traveltip)