Le ciel d’Allemagne à la traîne

Royaume-Uni, Espagne et Italie forment le trio de tête de la reprise du trafic aérien. Parallèlement, les low-cost prennent de l’avance sur les compagnies classiques.
© Munich Airport

Selon les dernières données publiées par OAG, la reprise de l’offre de sièges aériens en Allemagne reste à la traîne par rapport à ses principaux concurrents européens au début de cette année 2023.

Le nombre total de sièges de compagnies aériennes régulières au départ de l’Allemagne s’élève à 1,85 million durant la première semaine de janvier, ce qui représente toujours une baisse de 27% par rapport à la capacité de janvier 2020. Et ce, malgré une augmentation de 9,9% de la capacité allemande d’une semaine à l’autre par rapport à la dernière semaine de 2022.

John Grant, analyste en chef d’OAG, indique qu’une grande partie du lent rebond de l’Allemagne après la pandémie est «basée sur la capacité de Lufthansa qui est toujours inférieure de quelque 413’000 sièges par semaine par rapport à il y a trois ans.»

Le Royaume-Uni reste le plus grand marché européen de l’aviation avec une capacité de 2,7 millions de sièges au cours de la première semaine de janvier, soit seulement 4,3% de moins que pendant la même semaine en 2020. L’Espagne arrive à la deuxième place avec 2,6 millions de sièges, ce qui représente une augmentation de 7,8% par rapport à la même semaine en 2020.

L’Italie est un autre marché qui a vu la capacité des compagnies aériennes revenir pratiquement aux niveaux d’avant la crise au cours de la première semaine de cette année, avec ses 1,9 million de sièges, soit seulement 0,7% de moins qu’en janvier 2020.

En France, la capacité a atteint 1,85 million de sièges cette semaine, soit 4,4% de moins que la semaine comparable d’il y a trois ans.

Le seul grand pays européen à faire moins bien que l’Allemagne en termes de reprise est la Russie, dont la capacité est encore inférieure de 28% à celle de janvier 2020. Bien que cela soit principalement dû à la fermeture de l’espace aérien entre l’UE et la Russie en conséquence à la guerre en Ukraine qui dure depuis février 2022.

Les chiffres de l’OAG montrent également que les compagnies à bas prix ont continué à se redresser beaucoup plus rapidement que leurs concurrents traditionnels. Ainsi, la capacité en sièges au début de janvier 2023 pour Wizz Air et Ryanair a augmenté de 47% et 16% respectivement par rapport à la période précédant immédiatement l’épidémie. Easyjet, propose également 1% de sièges en plus cette semaine par rapport à la même période en 2020.

Parmi les compagnies traditionnelles, Turkish Airlines est l’une des plus performantes, avec une capacité de 1,8 million de sièges cette semaine, soit plus de 10% de plus qu’en 2020.

John Grant a ajouté que l’écart entre les transporteurs à bas prix et les transporteurs traditionnels en termes de croissance allait «inévitablement se creuser davantage d’ici l’année prochaine», car les transporteurs à bas prix prendront livraison de davantage d’avions en 2023.

«Il sera de plus en plus difficile de trouver un service court-courrier d’une compagnie traditionnelle sur certains marchés, car la dynamique des transporteurs à bas prix se poursuit», a-t-il ajouté.

La domination des transporteurs à bas prix sur les liaisons court-courriers européennes est encore soulignée par le fait que Wizz Air et Ryanair ont doublé leur nombre de passagers en 2022 par rapport à 2021. Ryanair a transporté 160,4 millions de passagers l’année dernière, soit une augmentation de 121% par rapport à 2021 et également un chiffre supérieur à celui de 2019 (152,4 millions).

(Business Traveltip)