Le télétravail nouvelle réalité?

Air Plus s’interroge, même si l’entreprise relève que des problèmes de coordination et une baisse de la satisfaction client sont déplorés.
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Selon les estimations des chefs d’entreprises, un peu plus de la moitié du travail continue de s’effectuer à distance même après la pandémie. C’est en tout cas ce qui ressort d’un sondage réalisé en juin par Air Plus International auprès de 743 dirigeants en Allemagne, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Chine, en Italie et en France, parmi lesquels des PDG, des directeurs financiers et des responsables des ventes.

L’étude révèle qu’environ 51% du travail sera désormais accompli hors des locaux des entreprises. C’est aux États-Unis que le télétravail est le plus répandu avec en moyenne 57%, tandis qu’il enregistre son niveau le plus bas en Chine avec 43%. Les entreprises allemandes affichent un taux moyen de télétravail de 52%. Ces chiffres montrent que les entreprises ne prévoient pas de réduire significativement la part de travail à distance par rapport à ce qu’elle était pendant la pandémie.

Jusqu’à présent, le travail a été effectué à distance à hauteur en moyenne de 57%, essentiellement à domicile afin de minimiser les risques de contamination. Une pratique qui devrait perdurer dans l’univers du travail pour en devenir une composante essentielle, comme le confirment les trois quarts des répondants (77%).

Certains secteurs mieux adaptés

D’après les dirigeants, les secteurs les plus propices au travail à distance sont ceux de l’informatique (41%), de la finance et du management (39% chacun), suivis de près par le marketing et la communication (37%) ainsi que l’administration générale (36%). Ils estiment en revanche que la production et la gestion de la production sont des domaines qui ne se prêtent pas au télétravail (22%), pas plus que le secteur du conseil, qui enregistre néanmoins un taux de 28%.

La tendance au télétravail n’a pas uniquement des origines économiques. Elle répond également aux attentes des travailleurs. Les chefs d’entreprises estiment que la satisfaction des employés et la course au personnel qualifié feront partie des thèmes récurrents à court terme. Pour la moitié d’entre eux, ces aspects devraient prochainement revêtir une importance considérable, au même titre que la transformation numérique et les conséquences économiques de la crise sanitaire.

En leur offrant la possibilité de travailler également en dehors du bureau, les entreprises permettent à leurs employés de concilier vie privée et vie professionnelle. Dans le même temps, elles attirent ainsi le personnel qualifié qui habite loin et ne veut pas avoir à effectuer chaque jour de longs trajets pour se rendre au travail.

Le revers de la médaille

Pour les entreprises, le télétravail n’a cependant pas que des avantages et elles en ont fait les frais au cours des derniers mois. Parmi les dirigeants interrogés par Air Plus, 61% ont dit avoir été confrontés à des processus inadaptés au travail à distance, faute de digitalisation suffisante. Obstacles et malentendus dans le cadre du quotidien professionnel ont également été reportés, qui seraient, selon 59% des chefs d’entreprises, difficiles à éviter en raison de l’absence d’interaction personnelle entre les employés.

Près de la moitié ont par ailleurs constaté une baisse de la productivité et même de la satisfaction client. Plus surprenant, 50% des dirigeants interrogés déclarent aussi avoir noté une satisfaction moindre de leurs employés. Les schémas hybrides, capables d’allier les avantages des deux modes de travail, devraient donc à l’avenir avoir le vent en poupe. Les entreprises commencent d’ailleurs déjà à envisager des configurations mêlant des journées de travail en présentiel et des périodes de télétravail propices à la concentration.

(CD)