Marché de l’emploi et voyages d’affaires

La question a été abordée dans le cadre d’un atelier lors de la dernière édition d’IFTM Top Resa.
© Stocksnap / Pixabay

Le 21 septembre dernier, dans le cadre du salon IFTM Top Resa, l’AFTM a organisé plusieurs ateliers dont l’un arborait une question volontairement provocatrice: «Le Business Travel, un marché de l’emploi en voie de disparition?» Relayé par nos confrères de Tourmag, le constat des intervenants semble partagé sur le fait que la crise sanitaire a accentué les difficultés de recrutement du secteur du tourisme, sans épargner celui du voyage d’affaires.

Matthieu Champion, directeur des ventes senior chez Egencia (ndlr: intervenant du 2e STMF Genève organisé en 2016) constate même: «L’industrie du voyage d’affaires est complexe, méconnue.» Caroline Noizet, directrice des ressources humaines de FCM Travel France abonde: «Le marché est tendu, car il n’y a pas assez de personnes dirigées vers le business travel.»

Pour Julien Chambert, fondateur du cabinet de conseil CBT Conseil, il y a un déficit d’image: «Entre le loisir et l’affaires, les métiers et les exigences sont très différents et continuent à évoluer sans rien à voir avec la mobilité. C’est une industrie hyper technologique.»

Pour pallier cette pénurie, le gouvernement français a lancé une campagne de promotion des métiers de la filière. Celle-ci se traduit par 9 millions d’euros d’achats d’espaces publicitaires sur deux ans. Mais les intervenants s’accordent sur le fait que la responsabilité sociale des entreprises et l’attractivité des postes sont liées.

«Quête de sens, d’équilibre vie privée/perso, adéquation des salaires… nous devons avoir une approche packagée sur du well being, du flex office. Le télétravail est la révolution sociologique», constate Matthieu Champion, d’Egencia. Une tendance déjà en place en Suisse auprès de certains grands du secteur.

En France, une autre approche est utilisée en la forme de la cooptation. Les collaborateurs jouent le rôle d’ambassadeurs auprès de leur entourage tout en étant rémunérés pour ce rôle. Mais impossible d’éluder la question de la rémunération, essentielle pour fidéliser les collaborateurs.

La formation est un autre axe sur lequel les acteurs du secteur misent. Selectour a conclu un partenariat avec l’EPT et proposera un cursus dédié au business travel. Après, Paris, Lyon et Nantes, la formation sera proposée en modalité à distance. De son côté, FCM Travel s’est rapproché d’une autre école, l’EFHT pour former 10 alternants.

Lors de l’atelier, Caroline Noizet s’est interrogée sur le fait de savoir s’il ne fallait pas travailler de concert, plutôt que de compter sur des initiatives individuelles. «C’est aberrant qu’il y ait si peu de formations dédiées au secteur.» Une autre option envisagée serait de promouvoir le business travel au sein des écoles de commerce. «Chez Egencia, on va chercher les ingénieurs et développeurs à la sortie de l’école. On promeut les stages et s’adaptent à leur besoin de 3, 6, 9 mois », poursuit Matthieu Champion.

(Business Traveltip)