Que valent les promesses de durabilité dans l’aérien?

Un rapport passe les programmes au crible et fournit aux travel managers un outil d’évaluation.
Flugzeug, Kondensstreifen, CO2, Kreuzung
©Pixabay/GoranH

La société de conseil Envest a élaboré un nouveau rapport d’étalonnage au sujet de la durabilité au sein des compagnies aériennes. Le rapport CAPA-Envest Airline Sustainability Benchmarking Report contient des recommandations sur la manière dont les acheteurs de voyages des entreprises peuvent composer une approche sur mesure pour évaluer la durabilité d’une compagnie aérienne.

Le rapport comprend une analyse des informations et stratégies de durabilité déclarées publiquement par 52 compagnies aériennes pour la période 2019-2020, y compris les 20 plus grands opérateurs en termes de chiffre d’affaires et de nombre de sièges en 2019, leur dernier score Carbon Disclosure Project et leur alignement sur la Science Based Target Initiative.

Il faut être prêt aux questions critiques

«Les compagnies aériennes sont sensibilisées [au rapport]», indique Johnny Thorsen, conseiller stratégique d’Envest et vice-président de la stratégie et des partenariats chez Spotnana, une société de gestion de voyages récemment créée, cité par la plate-forme BTN qui distribue le rapport. «Je me suis renseigné auprès de certaines compagnies aériennes et elles pourraient réagir de manière défensive. C’est à prévoir, car les compagnies aériennes n’ont pas l’habitude que leurs données sur la durabilité soient remises en question.»

Johnny Thorsen souligne que le rapport n’a pas pour but de clouer les compagnies aériennes au pilori. «Il s’agit de mettre les faits sur table. Il s’agit de créer un environnement de données transparent.» Il espère que le rapport motivera les compagnies aériennes à améliorer leurs propres rapports, car c’est ce dont les acheteurs ont besoin lorsque la durabilité devient une priorité plus importante pour les entreprises.

Des données qui doivent être comparables

Le rapport recommande l’introduction d’un calculateur de carbone unique pour toutes les estimations d’émissions des paires de villes, afin de garantir un certain degré de cohérence dans les données. Les auteurs du rapport s’abstiennent de recommander un calculateur en particulier, mais notent que les calculs varient considérablement en fonction du calculateur de carbone utilisé.

Selon Johnny Thorsen, la seule norme scientifique actuelle est carburant = émissions de carbone. «C’est indiscutable. Plus une compagnie aérienne brûle de carburant, plus elle émet.»

La durabilité multidimensionnelle

Au-delà des recommandations et des réserves émises sur les calculateurs, le rapport vise à aider les acheteurs dans leur choix de compagnies aériennes en leur proposant quatre recommandations stratégiques. Il s’agit notamment d’examiner les performances en matière de durabilité de l’ensemble de la compagnie aérienne, en prenant en compte des éléments tels que l’âge moyen de la flotte, les facteurs d’occupation des passagers, les émissions de CO2 par passager-kilomètre, la stratégie de durabilité d’une compagnie aérienne et la consommation durable de carburant.

Johnny Thorsen explique que les travel managers se voient de plus en plus interrogés sur les émissions moyennes par heure de vol au cours d’une année. Celui qui n’a pas de réponse à cette question ne fait pas correctement son travail. La question ne vient peut-être pas tout de suite, mais les travel managers doivent être préparés à y répondre et ce rapport doit les y aider.

(Business Traveltip)