Clap de fin pour Air Marin?

Face au fort recul du chiffre d’affaires, Tahar Khadraoui a pris ses dispositions, conformément à l’article 725 du code des obligations (CO).

Les rumeurs qui ont circulé en Suisse romande durant les fêtes ne sont pas totalement infondées: Air Marin doit faire face à de gros problèmes de trésorerie. Flash-back.

Les graves difficultés rencontrées par trois destinations phares de son portefeuille (Tunisie, Turquie et Egypte) avaient entraîné un fort recul du chiffre d’affaires entre 2015 et 2017. Cette même année, le Fonds de garantie de la branche suisse des voyages décidait l’exclusion d’Air Marin, après avoir imposé à l’entreprise de Tahar Khadraoui une augmentation de la garantie de CHF 70’000.- à CHF 400’000.-. Après plusieurs demandes infructueuses auprès d’autres garanties de voyage, Air Marin a aussi été écarté de la Fédération suisse du voyage (FSV) en 2019.

Distribution classique au point mort

Sans garantie de voyage, les ventes via les grands réseaux et les agences de voyages indépendantes ont irrémédiablement souffert. Au cours des deux dernières années, la distribution via des tiers a presque été réduite à néant. Dixit Tahar Khadraoui, fondateur et directeur général de l’entreprise trentenaire.

Conformément aux articles 725 et 725 a du CO*, Tahar Khadraoui a pris ses dispositions et fait parvenir en date du 27 décembre 2019 un courrier recommandé au juge du Tribunal de première instance de Genève afin d’expliquer la situation financière de son entreprise et d’obtenir, le cas échéant, un sursis concordataire. Si tel devait être le cas, Air Marin repartirait sur de nouvelles bases, mais avec une structure plus légère que précédemment.

Situation actuelle

Tahar Khadraoui a entre-temps dû se résoudre à prendre des mesures drastiques: l’agence de la rue de Berne a fermé ses portes, l’ensemble du personnel a reçu sa lettre de congé dans les délais contractuels et plus aucune réservation n’est traitée tant que le Tribunal ne se sera pas prononcé.

*CO, art. 725: s’il ressort du dernier bilan annuel que la moitié du capital-actions et des réserves légales n’est plus couverte, le conseil d’administration convoque immédiatement une assemblée générale et lui propose des mesures d’assainissement. S’il existe des raisons sérieuses d’admettre que la société est surendettée, un bilan intermédiaire est dressé et soumis à la vérification de l’organe de révision (…).

*CO, art. 725 a: au vu de l’avis, le juge déclare la faillite. Il peut l’ajourner, à la requête du conseil d’administration ou d’un créancier, si l’assainissement de la société paraît possible: dans ce cas, il prend les mesures propres à la conservation de l’actif social. (…)

(DS)

Développement dans la prochaine édition de TRAVEL INSIDE