Enquête de la FSV: le marché reprend doucement des couleurs

L’année 2020 marque un tournant décisif pour les agences de voyages, mais une lueur se profile au bout d’un long tunnel.

La pandémie de Covid-19 et les mesures réglementaires prises dans ce contexte ont causé de gros dommages aux agences de voyages. C’est ce qui ressort de l’enquête actuelle réalisée pour la 22e fois par la Fédération suisse du voyage (FSV) auprès des agences helvétiques – détaillants sans les grands TOs; 505 membres de la FSV et 50 non-membres invités à y participer; 284 agences participantes soit un taux de réponse de 52%.

Rendement dans le rouge vif

Les résultats illustrent de manière on ne peut plus claire la portée de la pandémie de Covid-19. Le chiffre d’affaires des agences ayant participé à l’étude a reculé de 68,1%, passant de CHF 3,27 millions en 2019 à CHF 1,14 million en 2020. Le chiffre d’affaires par collaborateur a également diminué de CHF 0,925 million à CHF 0,299 million (-69,4%). En conséquence de cette évolution, le rendement net moyen déjà relativement faible de ces dernières années (1%) a dégringolé dans le rouge vif, à savoir -3,5%. Des résultats qui reflètent la situation dramatique de l’an dernier et qui ne sont nullement une surprise, analyse Walter Kunz, directeur de la FSV, qui rappelle que même les salaires ne peuvent pas être payés par le revenu brut.

Mais 2022 demeurera une année difficile, prédit Max E. Katz, président de la FSV. En particulier pour ce qui est des destinations long-courriers dont certaines restent inaccessibles. Pour l’année en cours, le président de la FSV estime que le chiffre d’affaires des généralistes s’établira entre 40 et 50% de celui d’avant la pandémie, et de 10 à 25% pour les spécialistes des destinations lointaines. 

Fonte des emplois

La forte contraction du volume d’affaires a débouché sur une nette réduction des effectifs: au total, les agences de voyages en Suisse ont perdu près de 1700 équivalents plein temps (EPT) au cours de l’année 2020 marquée par le coronavirus, soit 22% environ par rapport au nombre avant la pandémie (8100). On ignore encore à l’heure actuelle combien d’agences de voyages seront contraintes de mettre un terme définitif à leur activité à la suite de ce choc, dans la mesure où le versement de l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail et des autres aides financières cessera bientôt.

Lueur d’espoir

Mais une lueur se profile désormais au bout de ce long tunnel. En effet, l’indice de confiance FSV est clairement positif pour l’avenir proche en ce qui concerne le volume des dossiers et les prix, seules les marges restent sous pression. La lumière au bout du tunnel a toujours été là, mais elle n’est pas devenue plus grande parce que le tunnel est devenu de plus en plus long, a expliqué le professeur Christian Lässer. Il s’agit également d’un instantané datant d’environ deux mois. «Si l’on pose les mêmes questions aujourd’hui, on obtient des réponses différentes.»

En général, a-t-il dit, il faut garder à l’esprit que la base est sans doute la pire année pour les agents de voyage depuis la Seconde Guerre mondiale et que les temps restent très volatils. Une évaluation finale des dommages causés par cette pandémie ne sera probablement pas possible avant 2023 ou 2024 au plus tôt, ajoute Christian Lässer. (TI)