Google voit le marketing en ligne fondre

Les recherches sur l’outil Travel Search du géant de l’informatique affichent de plus en plus de liens gratuits.

La crise du coronavirus n’épargne pas le marketing. En témoigne la récente observation du portail Skift qui relève que les liens «gratuits» d’entreprises du voyage se voient placés de plus en plus haut dans les résultats de recherche, sur ordinateurs comme sur mobiles. Le manque d’annonces payantes de Google Search fait que les liens de portails comme Tripadvisor, Booking.com et Expedia arrivent bien plus haut que de coutume sur ordinateur, et dès la deuxième page de recherche sur des appareils mobiles.

Le portail spécialisé Skift illustre même ce changement en comparant les d’une recherche effectuée en 2015 avec ceux d’une recherche effectuée le 24 mars 2020. Les trois premiers résultats de 2015, des annonces payantes d’Expedia, Hotels.com et Booking.com, sont suivis de l’encadré de Google avec ses propres résultats de recherche.

Les entreprises qui dépendent de l’optimisation des moteurs de recherche (SEOm Search Engine Optimization) ou qui maximisent liens gratuits sur Google, voient leur position grimper dans les résultats proposés par le moteur de recherche. Les résultats de la recherche du 24 mars dernier est dénuée de publicité payante. La liste de résultat ne montre que ceux des propres outils de voyages de la firme de Mountain View.

Sous ceux-ci apparaissent des résultats gratuits provenant de Tripadvisor, Hotels.com et Booking.com. Avant la crise du coronavirus, ce type de résultats ne serait pas apparu avant la troisième page.

Les entreprises du voyage fortement présentes en ligne l’ont déjà annoncé: Booking.com a récemment déclaré «réduire fortement les dépenses marketing au niveau mondial», tandis que Marriott, par la voix de son CEO Arne Sorenson, a indiqué suspendre le brand marketing et la publicité.

Tous n’ont cependant pas renoncé

Mais toutes les marques n’ont pas (encore) abandonné la publicité avec Google et le portail Skift a encore repéré mercredi dernier une annonce textuelle de Booking.com dans le cadre d’une recherche d’hôtel à Madrid. En revanche, la même recherche sur ordinateur n’a montré aucune publicité et les résultats n’affichaient que ceux de Google Hotels.

Dans l’après-midi du même jour, une recherche pour un hôtel à Paris a montré que pour un établissement, l’hôtel Europe Saint-Séverin, l’utilisateur était conduit sur Google Hotels avec des liens payés par Priceline, Expedia, Tripadvisor et Agoda, suivis par deux autres annonceurs, Otel.com et Destinia. Aux USA, une recherche sur Flagstaff (AZ) pour la chaîne Howard Johnson affiche deux résultats payés de Reservations.com et Howard Johnsons Inn (Flagstaff).

Skift en déduit que des annonceurs subsistent au sein de Google Hotels, mais dans une proportion bien moindre. Et les restrictions de voyage appliquées par les différents pays montrent leur impact aujourd’hui. Google n’a pas souhaité commenter cela.

Le coût par clic en baisse

En comparaisons avec le début de cette année, les taux de coûts par clic pour les positions de tête auraient globalement chuté de près de 76% sur les plates-formes de recherches méta comme Google Hotels, Kayak, Tripadvisor et Trivago. C’est ce qu’observait le spécialiste Koddi mercredi 25 mars. Le coût minimal requis pour qu’une publicité soit diffusée a également été abaissé pour plus d’utilité pour les utilisateurs (des liens pouvant être réservés au lieu d’aucun) et apporter un soutien aux annonceurs et hôtels qui cherchent à développer toute activité possible. Le coût par clic global sur les plates-formes de recherche hôtelière serait ainsi passé en-dessous de la barre de $1 pour la première fois depuis des années.

Aux USA, la demande serait toujours là pour des motels et pour des réservations soit à très court terme (lendemain ou dans les deux jours), ainsi que pour des séjours dans un délai de trois à quatre mois à l’avance. La demande pou les séjours dans l’intervalle est plutôt faible. (TI)