La terreur marque le tourisme

Si la menace terroriste influence nettement la planification des vacances et l’image de sécurité de certaines destinations, l’envie de voyage est toujours là.
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L’impact du terrorisme sur le tourisme n’est plus à démontrer. Depuis les attaques de ces derniers mois, ainsi que les bouleversements politiques dans certaines destinations, les comportements de voyage ont changé. Ainsi, des destinations autrefois très prisées comme la Turquie et l’Egypte indiquent observer des baisses drastiques des réservations, laissant des hôtels pratiquement déserts. Néanmoins, en comparaison à 2013, davantage de gens voyagent. L’institut IPK International prévoit même une hausse de 2% des voyages à l’étranger pour les Européens, et 3% au niveau mondial. Le choix des destinations est toutefois devenu beaucoup plus important.

Au début de cette année, IPK International a effectué un sondage spécial dans plus de 40 marchés émetteurs majeurs et sondé 50’000 personnes pour évaluer l’impact de la menace terroriste. Ainsi, 40% des touristes internationaux sont influencés par cette crainte. Mais la donnée change beaucoup en fonction des marchés. Les Sud-américains, Scandinaves et Néerlandais se disent peu inquiets, tandis que les Asiatiques et les Européens de l’Est sont plus sensibles.

Des différences apparaissent également entre les différents segments. Les voyageurs avec enfants sont plus prudents, tandis que les jeunes et les célibataires sont peu touchés. La manière dont la menace impacte le comportement de voyage a également été analysée. Ainsi, 15% des touristes internationaux ont indiqué vouloir éviter de voyager complètement en 2016 et favoriser le tourisme domestique. L’Allemagne représente l’un des meilleurs exemples avec un grand succès de la destination côtière de Timmendorfer sur la mer Baltique. Un quart des touristes internationaux indiquent prévoir de continuer à voyager à l’étranger, mais seulement dans des destinations jugées sûres.

Cet élément fait l’objet d’appréciations très subjectives. Ainsi, bon nombre de sondés jugent peu sûre une destination où des attaques – ou des émeutes – ont déjà eu lieu. Au niveau mondial, Israël, la Turquie et l’Egypte ont reçu les notes les plus basses. La mauvaise image d’un pays peu déborder sur ses voisins, qu’il y ait eu ou non des incidents. Seule certitude, des glissements de la demande sont attendus pour 2016, avec du potentiel pour des destinations comme le Canada, l’Australie, la Scandinavie ou encore la Suisse. Seule inconnue pour le moment: l’impact des attaques de Nice et d’Allemagne sur l’image de ces deux pays.

De nouveaux résultats sont attendus pour novembre et seront présentés à Pise dans le cadre du World Travel Monitor Forum, organisé par IPK International en collaboration avec ITB Berlin. Les principaux résultats seront publiés dans l’ITB World Travel Trends Report (l’édition de l’année dernière peut être consultée ici). L’étude détaillée «The Impact of Current Terror Threats on International Travel Behaviour» peut être obtenue auprès d’IPK International.