Le GAVG lance un vibrant plaidoyer en faveur des agences et des PME

Olivier Emch, président du Groupement genevois, défend en haut lieu la cause des indépendants et des PME.
Olivier Emch, président du GAVG.

Après le Groupement valaisan, c’est au tour du Groupement des agences de voyages de Genève (GAVG) de monter au créneau. En sa qualité de président du GAVG, Olivier Emch, par ailleurs membre du conseil de la CCIG (Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève) a lancé un vibrant plaidoyer en faveur des agences de voyages, très durement touchées par la crise du Covid-19.

Dans son message adressé au Conseiller d’Etat Pierre Maudet, le président du GAVG rappelle que les agences de voyages en Suisse représentent un chiffre d’affaires avoisinant CHF 7,5 milliards et plus de 8000 postes de travail: «Il  s’agit dès lors d’un secteur économique non négligeable dans le paysage touristique suisse.»

La problématique des indépendants

«Le montant maximum dévolu aux propriétaires de Sàrl ou SA sera donc plafonné à CHF 3’320.- par mois. Nous saluons le travail du Conseil fédéral qui a déjà modifié le règlement de base qui ne prévoyait juste rien et je sais aussi que vous avez œuvré dans ce sens notamment pour les indépendants (qui eux vont toucher bien plus…). Mais face à une situation extraordinaire nous voudrions comprendre pourquoi nous cotisons plus pour recevoir moins que nos propres collaborateurs? J’ai cru comprendre qu’il s’agit ici de partager un certain risque, mais le propriétaire d’une petite PME va de toute façon perdre de l’argent vu qu’il ne pourra complètement réduire ses charges fixes! Je pense aussi que cet état de fait s’applique à bien d’autres métiers», écrit Olivier Emch.

Suite aux recommandations du Conseil fédéral de ne plus voyager et de fermer les commerces, les agences de voyages n’ont presque plus de revenus et déplorent une baisse du chiffre d’affaires de 90% ou plus pour la majorité, poursuit Oliver Emch. «Cela entraînera inévitablement des faillites dans notre branche et il me semble important de prévoir dans ce cadre un soutien à fonds perdus pour la baisse forcée de notre chiffre d’affaires.» Et le président du GAVG de rappeler que les marges extrêmement faibles de la branche ne permettent guère de fantaisie budgétaire.

Le professionnalisme prend tout son sens

«Je voudrais aussi rappeler que le DFAE a fait appel aux agences de voyages afin de le soutenir dans le rapatriement des citoyens suisses bloqués à l’étranger. Nous avons honoré ce travail souvent gratuitement et nous le faisons encore, notamment pour les clients ayant acheté des billets sur Internet. En effet, ces derniers ne trouvent souvent pas de solutions sur le net et c’est bien dans ces moments que le service d’un professionnel du voyage prend tout son sens! Pour le travail accompli et pour nous aider à traverser la crise particulièrement importante vécue par notre branche, nous espérons obtenir une forme de subvention», poursuit Olivier Emch.

La voie des subsides?

Pour les PMEs qui, comme les agences de voyages, n’ont plus de revenus, une suggestion pourrait-être de tenir compte des impôts payés par chacune d’entre elles et d’en restituer une partie à titre de subside. Dixit Olivier Emch. «En temps normal, les entreprises contribuent au bon fonctionnement de l’Etat. Considérer une partie des montants payés serait collégial et un juste retour des choses maintenant que ce sont les agences de voyages et les PME qui ont besoin de l’Etat.»

Une oreille attentive

Pierre Maudet indique avoir été sensible à ce plaidoyer en faveur des PME, «d’autant qu’il s’agit d’un secteur d’activité et d’une structure entrepreneuriale qui est évidement parmi les plus touchées par la crise, puisque nous parlons du secteur des voyages, totalement à l’arrêt, est des indépendants, grands oubliés pour l’instant. (…) Nous allons justement monter au front aujourd’hui concernant la réponse totalement insuffisante pour les cadres dirigeants et indépendants, à travers une action très politique consistant à rappeler à Berne le poids et l’importance vitale de ce type d’acteurs économiques. Je suis sensible aussi au fait que la solution des prêts aux entreprises, que ce soit au niveau fédéral via les banques ou au niveau cantonal via la FAE, ne peut être que temporaire et devra assurément être reconsidérée à brève échéance, tant il est évident que l’on ne peut pas se contenter d’endetter, voire surendetter les PME suisses. En deux semaines de crise, un travail énorme a déjà été réalisé pour s’adapter aux circonstances et trouver des solutions, certes imparfaites. Nous continuons donc sur cette voie (…) pour améliorer le dispositif et tout faire pour passer ce ‘trou d’air’ vavec toutes nos PME.» (TI)