L’empreinte carbone de TGV Lyria sous la loupe

Une étude Infras analyse les résultats entre cinq moyens de transport.
TGV Lyria © Pierre Julien

Menée par le bureau d’études suisse indépendant Infras, une étude a calculé l’empreinte carbone de cinq voyages TGV Lyria entre la Suisse et la France et l’a comparée aux résultats obtenus par quatre autres moyens de transport (bus, voiture à moteur thermique ou électrique et avion) – sur ces mêmes trajets. L’analyse intègre non seulement le déplacement du véhicule, mais aussi le cycle de vie complet du matériel et de l’infrastructure nécessaire.

Agir maintenant face à l’urgence climatique

Selon l’itinéraire analysé, il ressort qu’un voyageur TGV Lyria émet 16 à 20 fois moins de kg eqCO2 par trajet qu’en avion ou en voiture thermique. En prenant compte des capacités supplémentaires offertes par les nouvelles rames Lyria à deux étages, le rapport entre train et avion représente jusqu’à 30 fois moins d’émissions carbone par voyageur. «Face à l’urgence climatique, chacun peut agir maintenant. Mais pour attirer les voyageurs vers un moyen de transport plus vertueux, nous devons proposer une offre à la hauteur», commente Fabien Soulet, directeur général de TGV Lyria.

Environnement, confort, dessertes en centre-ville, cadences et services à bord: TGV Lyria s’est engagé sur tous les fronts pour proposer la meilleure offre de transport entre la Suisse et la France. Afin de convaincre les voyageurs d’affaires, l’étude évalue également le temps de travail à disposition durant chaque trajet. Il s’avère que TGV Lyria permet de travailler jusqu’à 83% du temps de parcours, contre moins de 35% en avion. «Sur le terrain du prix, nous sommes également concurrentiels. Comme pour l’avion, il suffit d’anticiper un peu son voyage pour obtenir un prix compétitif. Sans suppléments ni taxes cachées.»

Le rail en position centrale

L’étude Infras confirme aussi la position centrale du rail sur les grands axes européens: «Le contexte est caractérisé à la fois par la recherche de transports plus vertueux, mais également par un accroissement des besoins en mobilité. Le rail est le seul mode de transport à proposer une réponse immédiate et cohérente à ce double enjeu», précise Fabien Soulet.

Les projections de l’EPFL tablaient en 2017 sur une hausse 25% du nombre de voyageurs sur l’axe Paris-Suisse d’ici 5 ou 8 ans. Sur l’itinéraire Lausanne-Paris, chaque voyageur Lyria émettrait 20 fois moins de CO2 par trajet qu’en avion, 19 fois moins qu’en voiture. Si les autres moyens de transport analysés, bus et voitures électriques, s’en sortent mieux, leur impact climatique reste toutefois bien plus élevé que celui de TGV Lyria.

Quid du bilan énergétique par voyageur?

Environ 73% des émissions de CO2 de TGV Lyria sont issues de la fabrication, de l’entretien et de l’élimination des infrastructures et des véhicules. A l’inverse, plus de 80% du CO2 émis par un avion est lié à la seule consommation d’énergie (combustion de kérosène). En d’autres termes, les domaines d’intervention visant à améliorer le bilan carbone de TGV Lyria sont multiples et peuvent être mis en œuvre sans recourir à des technologies de rupture. Parmi d’autres pistes, la formation des conducteurs à l’écoconduite en France représente 7 à 8% d’émissions de CO2 en moins. De même, de nouveaux «nez» amélioreront l’aérodynamisme des rames à partir de 2022. Dès à présent, les nouvelles rames TGV Lyria à deux étages, mises en service depuis fin 2019, ont le potentiel de réduire de 30% les émissions carbone par voyageur, notamment en augmentant la capacité de transport

Au-delà du bilan carbone, l’étude Infras s’intéresse au bilan énergétique par voyageur de chaque mode de transport, soit l’énergie consommée par personne et par trajet exprimée en kg d’équivalent pétrole. Toute production d’énergie, même électrique, rejette du CO2 lors de son processus de fabrication. Le moyen de transport le plus sobre énergétiquement est par conséquent le plus durable. Selon Infras, TGV Lyria remporte haut la main la comparaison, avec un ratio allant de 8 à 10 par rapport à l’avion, de 5.5 à 6,5 par rapport à la voiture thermique, et même de 1,5 à 2,3 par rapport à une voiture électrique. (TI)