Les droits des passagers aériens restreints en Europe?

Le délai de retard minimum donnant droit à une indemnisation pourrait passer à 5 heures.
©Munich Airport

Alors que l’Union européenne débat actuellement d’une réforme majeure du règlement (CE) 261/2004, qui encadre les droits des passagers aériens en cas de retard, d’annulation ou de refus d’embarquement, la question d’un possible recul des protections offertes aux voyageurs se pose. Tel est le constat établi par L’Echo touristique.

Dans le détail, la Commission européenne propose de revoir à la baisse certains droits des passagers, notamment en allongeant le délai de retard minimum ouvrant droit à indemnisation, qui passerait d’un seuil minimum de 3 heures à 5 heures, et même jusqu’à 12 heures selon la distance du vol.

Cette proposition, défendue par plusieurs compagnies aériennes et certains États membres, vise à alléger la charge financière pesant sur le secteur aérien. Le règlement 261/2004, considéré comme l’un des cadres juridiques les plus protecteurs au monde pour les passagers aériens, a un impact direct et quotidien sur des millions de voyageurs.

Pour Tomasz Pawliszyn, CEO d’AirHelp, interrogé par le quotidien belge L’Echo, un tel recul aurait un impact énorme sur les indemnisations en cas de retard, et plus globalement sur la qualité du transport aérien en Europe. «Nos données montrent qu’en modifiant le règlement proposé, plus de 80% des vols affectés par des retards ne pourraient plus bénéficier d’une indemnisation pour leurs passagers. Cela laisserait les passagers complètement bloqués et n’inciterait pas les compagnies aériennes à réduire les retards», indique-t-il.

En 2024, plus de 287 millions de passagers ont subi des retards et des annulations de vols en Europe… Et les prévisions pour la prochaine saison d’été ne sont pas au beau fixe.

(TI)