L’Italie boude-t-elle les paiements numériques?

Le nouveau gouvernement veut ralentir le rythme de la transformation numérique en matière de paiements.
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Il fut un temps où l’argent liquide était roi et de nombreux commerçants rechignaient à accepter les paiements «numériques». Mais la pandémie est passée par là et la tendance a changé, propulsant des opérateurs sur le devant de la scène, voire les rendant incontournables. En Europe, cela ne semble pas être le cas de l’Italie, comme le relève le portail Skift.

Ce dernier relève que des rapports indiquent que Giorgia Meloni, la nouvelle première ministre italienne, a voulu donner aux commerçants italiens le droit de refuser les paiements numériques pour les transactions inférieures à 60 euros. L’argument est que la commission versée aux banques ou aux fournisseurs de paiements numériques serait trop élevée.

A contrario, le précédent gouvernement avait introduit des amendes pour les magasins qui refusaient les paiements par carte. La nouvelle première ministre souhaite également relever le plafond des transactions légales en espèces pour le faire passer de 1’000 à 5’000 euros. L’argument suggéré est que les paiements numériques conduisent à «espionner et profiler chaque habitude des citoyens», selon un rapport du Financial Times.

Les discussions sont en cours avec la Commission européenne. Cette dernière veut développer les paiements numériques, arguant qu’il y a moins de risque d’évasion fiscale de cette manière. Parallèlement, la modernisation des paiements est également liée aux conditions de son plan national de relance et de résilience post-Covid.

Le refus des cartes serait problématique pour la plupart des voyageurs d’affaires, car les entreprises adoptent de plus en plus les paiements numériques pour leurs employés. Ils sont conçus pour aider les voyageurs d’affaires à passer moins de temps à remplir des notes de frais ou à se préoccuper de transporter de l’argent liquide, tout en permettant aux entreprises de mieux contrôler les dépenses.

Il y a également un avantage en termes de sécurité, car en cas d’urgence, les voyageurs peuvent être suivis jusqu’à l’endroit où ils ont effectué leurs achats. «Ce type de progrès n’est pas un luxe, mais une obligation dans tous les pays où se trouve un voyageur d’affaires», souligne Tim Russo, directeur principal des partenariats fintech et du développement commercial chez TripActions, qui émet sa propre carte appelée Liquid.

«Plutôt que de mettre en œuvre une politique de l’argent liquide d’abord, le gouvernement italien devrait s’associer aux petites entreprises et aux consommateurs pour trouver des solutions technologiques qui peuvent aider à éliminer les frais généraux opérationnels des petites entreprises, comme les risques de sécurité plus élevés pour les employés en magasin, le transfert d’argent liquide vers les banques ou les problèmes d’évasion fiscale.»

(Business Traveltip)