Opinion: Du pain sur la planche avec 350 agences hors-la-loi

Fair-Reisegarant veut développer ses activités
Dominique Sudan, rédacteur en chef de TRAVEL INSIDE (français).

L’application de la loi sur les voyages à forfait remonte à la mi-juin… 1993! La première mouture de la loi pré­voyait déjà des mesures et autres sanctions assorties d’amendes. Mais celles-ci avaient alors été biffées par le Parlement. Au fil des années, les faillites plus ou moins graves d’agences de voyages non couvertes se sont multipliées.

La Fédération suisse du voyage (FSV) a alors pris le taureau par les cornes: il convenait en effet de sensibili­ser les instances politiques suisses, ce qui fut fait via la «motion Markwalder», que les deux chambres fédérales ont acceptée au printemps 2017. Les voies de la poli­tique étant aussi sinueuses qu’impénétrables, il faudra encore patienter deux ans au moins avant que la fa­meuse motion soit applicable et que les agences hors-la-loi soient enfin lourdement sanctionnées.

Selon des statistiques concordantes, la Suisse comp­terait encore entre 350 et 400 agences ne bénéficiant d’aucune couverture des fonds de la clientèle – on parle ici de retailers se disant distributeurs purs et durs alors qu’ils sont tous actifs dans le micro-touroperating, et de tour-opérateurs.

La Suisse propose pourtant le choix entre quatre cou­vertures reconnues officiellement: le Fonds de garantie de la branche suisse des voyages, STS/Swiss Travel Se­curity, TPA et Fair-Reisegarant. Souvent questionnées à ce sujet, les agences hors-la-loi tiennent presque toutes le même discours: leur dossier serait en cours de traite­ment et une décision devrait tomber incessamment…

Qui blâmer? Les autorités qui font traîner les dossiers? Les diverses garanties qui devraient clairement expliquer pourquoi elles refusent d’entrer en matière dans tel ou tel cas? Les airlines (les grands Ticket Shops en premier lieu) qui livrent des agences non couvertes? Les tour-opérateurs qui ferment aussi parfois les yeux? Les clients obnubilés par le facteur prix?

Il y a du pain sur la planche pour imposer enfin une loi dont l’entrée en vigueur a fêté son quart de siècle l’année pas­sée. L’image des vrais professionnels n’a-t-elle pas été suffisamment écor­née?

Do