Fondée en décembre 2001, la société, dirigée par la famille Kaufmann, a rapidement acquis une place de choix dans le secteur en misant sur l’innovation, l’exclusivité et un bon rapport qualité-prix. Son siège de Weinfelden occupe une trentaine de collaborateurs.
La clientèle romande est encore minoritaire à bord de la plupart de ses bateaux, où l’allemand et l’anglais demeurent prioritaires. Si l’on choisit l’option FR du catalogue en ligne, le système sélectionne automatiquement les périples garantissant une assistance francophone.
Flotte et destinations
Les différentes embarcations de Thurgau Travel sont réparties en plusieurs catégories: Premium line (MS Antonio Bellucci), Deluxe line (MS Edelweiss), Classic line (MS Thurgau Chopin) et Exotic line (RV Thurgau Ganga Vilas), etc. Qu’ils soient français, germaniques ou portugais, les itinéraires fluviaux restent classiques sur le Rhône, le Rhin ou le Douro.
L’opérateur annonce des nouveautés, comme le MV Lord of the Highlands, conçu pour les découvertes en Écosse. Ce bateau accueille moins de 40 passagers. Idem pour le My Solaris, un yacht qui longe la côte adriatique. Ces dimensions devraient séduire les vacanciers allergiques aux paquebots géants.
L’Égypte et l’Inde offrent aussi de nouvelles perspectives (Louxor – Assouan et Bramaputra, dès 2026). Quelques croisières thématiques s’adressent aux amateurs de shopping, brasseries, vélo, et même…tricot.
Sur le Danube
Rencontrés à bord du Thurgau Prestige, Marianne et Mathias Adank, de la Tour-de-Peilz, auraient pu retrouver cet été les USA, qu’ils ont souvent parcourus en individuels. «Cette année, compte tenu de la nouvelle Administration américaine, nous avons préféré une alternative. La diversité des pays côtoyés (Roumanie, Bulgarie, Autriche, Hongrie, Slovénie) et la taille du bateau ont été déterminants. Naviguer sur un fleuve tranquille est aussi la garantie de ne pas s’exposer au mal de mer.»
Un bémol: aussi modestes soient-elles, les dimensions de cet hôtel flottant ne permettent pas une réelle exploration du vaste réseau de petits canaux formant le delta du Danube. Dommage, car c’est là que se réfugie son exceptionnelle diversité biologique. À défaut de photographier pélicans, cigognes, aigrettes et cormorans, le couple a vu défiler une végétation si foisonnante qu’elle lui a parfois rappelé l’Amazonie. Les villes-étapes (Bucarest, Budapest et autre Bratislava) ont aussi retenu l’attention des Adank.
Dans un contexte où les enjeux écologiques sont de plus en plus prégnants, Thurgau Travel dit s’engager pour la durabilité. Grâce à une collaboration avec la fondation suisse Myclimate et son initiative «Cause We Care», les clients peuvent apporter une contribution volontaire à la protection du climat, contribution que le tour-opérateur double ensuite.
À bord, les rations sont minutieusement calculées pour éviter le gaspillage alimentaire des villes flottantes «all inclusive». On peut aussi renoncer à un nettoyage quotidien de sa cabine.
En coulisses
Réunies, les trois têtes pensantes du bateau révèlent des aspects moins connus de la navigation sur le Danube. Le capitaine Kristián Mészáros, le chef de croisière Alexander Todorow et Astrid Jagroep, en charge des relations avec la clientèle, expliquent que la proximité de l’Ukraine peut entraîner des modifications de parcours, pour d’évidentes raisons de sécurité.
Les passagers sont aussi rassurés de pouvoir toujours compter sur la présence d’un médecin, gracieusement invité en échange de ses compétences. L’hygiène alimentaire est aussi strictement observée. Si un hôte se plaint d’un problème gastrique, on analysera les échantillons de nourriture servie à bord, soigneusement congelés pour documenter tout litige.
Les sondages proposés à la clientèle révèlent sa satisfaction quasi unanime pour la qualité de la restauration et le professionnalisme du service. Les remarques plus nuancées visent les excursions sur terre ferme et – parfois – la compétence des guides.
Bernard Pichon
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