Pour Allianz, l’importance de l’assurance voyage va augmenter

Olaf Nink, PDG d’Allianz Partners Suisse, revient sur la situation actuelle des assurances voyage.
© Allianz Partners

Olaf Nink travaille depuis plus de 20 ans dans le domaine des assurances de voyage. Depuis juillet 2019, il occupe le poste de PDG d’Allianz Partners Suisse et devrait sortir l’assureur des chiffres rouge.

Dans un entretien accordé à TRAVEL INSIDE, il revient sur l’impact de la pandémie. En dépit de cette dernière, le PDG a réussi à franchir le seuil de rentabilité, un objectif qu’il s’était fixé à son arrivée. Pour y arriver, il a fallu passer par une restructuration et une réduction des coûts – sans chômage partiel, ni licenciement durant la pandémie.

Un modèle de travail hybride

L’entreprise travaille désormais avec un modèle hybride où la part de télétravail oscille entre 40 et 60%. En termes de fonctionnement, le choix est porté sur une organisation matricielle avec des collaborations au niveau international pour les équipes. Olaf Nink explique ainsi qu’en cas de maladie d’un collaborateur en Suisse, un collègue de l’étranger peut le remplacer.

Aujourd’hui, le chiffre d’affaires aurait progressé de 20% par rapport à 2021, ceci avec la perte de deux partenaires. La reprise du tourisme est donc aussi perceptible pour l’assureur. «Nous participons clairement à l’effet de rattrapage dans le secteur du tourisme et nous pensons que cela va durer encore deux ans», confie Olaf Nink. «Sous réserve bien sûr de l’évolution de la conjoncture.» Il souligne cependant que, conformément à ce qui a été présenté dans l’étude sur les voyages que les séjours lointains souffrent encore d’une certaine réticence.

Des voyages plus chers sont défavorables

S’il observe une hausse du prix moyen des voyages, il ne s’en réjouit pas forcément, car cela implique une hausse du dommage moyen. A cela s’ajoute la hausse globale des prix dans les différentes destinations, avec une inflation estimée entre 8 et 10% dans le tourisme. A terme, tout cela devrait impliquer une hausse des primes.

Du point de vue des assurances, la Covid-19 aura eu le point positif d’encourager les voyageurs à s’assurer davantage. Aujourd’hui, près de 40 pays exigent une assurance voyage. Pour Olaf Nink, c’est une nécessité, au moins pour les frais médicaux. Il admet cependant ne pas avoir la visibilité du nombre de voyages pour lequel une assurance est souscrite et ne peut donc que supposer cette hausse.

La pandémie reste exclue de la couverture d’Allianz Partners. «Mais si moi ou un proche tombons malade ou devons être mis en quarantaine à cause d’une pandémie, il existe des modules pour cela.» En revanche, la fermeture des frontières par un pays n’est pas couverte et la responsabilité est renvoyée à l’organisateur.

Ce qui est couvert ou pas

Olaf Nink revendique une transparence en termes de couverture et plaide pour une certaine constance. «Chez nous, ce qui est couvert et ce qui ne l’est pas est clair. Nous ne pensons pas qu’il faille être arrangeant à certains moments et pas à d’autres. L’ombudsman l’a d’ailleurs noté positivement. Il est préférable que le client ait un droit, mais qu’il ne dépende pas de la bonne volonté de l’assureur.»

Une grande part de l’activité porte sur l’assurance annulation, y compris en termes de volume de primes. Pour Olaf Nink, l’importance des prestations d’assistance est encore sous-estimée.

Commissions: marge de manœuvre réduite

L’évolution des commissions est inextricablement liée au prix de vente et aux montants des dommages. Si le premier ne peut être augmenté et que les seconds ne cessent d’augmenter, l’assureur n’a pas beaucoup de marge de manœuvre en termes de commissionnements.

Olaf Nink confirme vouloir poursuivre le développement du secteur des agences de voyages. Pas question cependant de recourir à la méthode classique. «Pour nous, il s’agit d’avoir à tout moment des interlocuteurs sur place. Et nous simplifions les processus de réservation. Pour cela, nos produits seront encore plus simples. Peut-être avons-nous encore trop de produits sur nos étagères, nous devons encore faire le ménage. Les assurances voyage sont en fait un sujet simple. Nous l’avons un peu compliqué par le passé.»

Retrouvez  l’intégralité de l’interview (en allemand) ici.

(TI)