Qatar Airways réagit aux déclarations d’Airbus

La compagnie aérienne dénonce des informations et déclarations inexactes de la part d’Airbus.
Le défaut au cœur du débat © Qatar Airways

Contrairement à ce que semblait espérer le juge David Waksman, le différend juridique qui oppose la compagnie aérienne Qatar Airways (QR) au constructeur européen Airbus ne semble pas sur le point de se calmer. En effet, Qatar Airways a publié hier une déclaration relative à l’Airbus A350 en raison d’informations et de déclarations qualifiées d’inexactes d’Airbus.

«Le jugement rendu par le juge Waksman lors d’une audience à la Haute Cour de Londres le jeudi 26 mai dernier a mis en évidence, pour tous les acteurs du secteur de l’aviation, la fiction du discours d’Airbus maintenant que l’état des Airbus A350 serait dû à un simple problème de «peinture cosmétique». Dans sa décision, fondée sur les preuves fournies par Airbus, le juge Waksman a indiqué qu’il n’y a pas de résolution simple du problème et que la seule solution proposée actuellement, impliquant des réparations importantes et potentiellement répétées du fuselage de tous les appareils concernés, traite les symptômes et non la dégradation elle-même.»

Qatar Airways recevra pour la première fois de la part d’Airbus des informations complètes sur les détails de la dégradation accélérée de la surface avant le procès. Pour l’instant, l’évaluation indépendante par le juge Waksman constitue une étape importante.

La compagnie aérienne souligne que selon la décision du juge Waksman: «Il n’est pas suggéré que ces problèmes [soient] isolés, ne concernant uniquement que les avions déjà livrés au Qatar ou d’autres appareils faisant l’objet de l’accord A350.»

La position actuelle d’Airbus est qu’en ce qui concerne les Airbus A350 déjà livrés au Qatar et les futurs appareils dont l’assemblage n’est pas encore terminé, il n’y a pas de solution simple au problème. La seule chose qui puisse être faite est d’appliquer des rustines sur toutes les zones touchées (principalement le fuselage), potentiellement au nombre de 900. C’est le chiffre cité par Airbus pour les avions dont les travaux de peinture ont été effectués à l’aéroport de Shannon.

«Les réparations réalisées sur d’autres avions ne sont peut-être pas aussi étendues mais elles semblent en tout cas considérables», écrit Qatar Airways. «Le terme «patch» semble approprié dans cette situation. Il s’agit de traiter les symptômes de la dégradation et non la dégradation elle-même.»

Pour le transporteur, il s’ensuit logiquement que la dégradation a résulté de la conception de l’aéronef. Un porte-parole de Qatar Airways a déclaré: «Nous soutenons depuis longtemps qu’il n’y a pas que la peinture dans cette affaire et que les solutions proposées par Airbus ne traitent pas les problèmes fondamentaux qui affectent l’Airbus A350. Nous sommes très heureux que ce point de vue ait été compris et accepté par le tribunal.»

Airbus continue de soutenir que le problème ne concerne pas la sécurité. Cependant, Qatar Airways considère que l’impact de la dégradation sur la sécurité de l’avion ne peut être établi qu’après une étude complète sur la cause profonde.

Airbus continue d’évoquer un problème de peinture, bien que les dommages se soient produits sur le fuselage sous-jacent, et maintient que cela résulte de la construction composite du fuselage de l’Airbus A350. Qatar Airways exploite cependant de nombreux autres appareils qui intègrent des éléments composites et n’a à ce jour aucune preuve d’un tel problème.

La compagnie conclut en indiquant qu’elle est prête à aller jusqu’au bout de cette affaire afin de s’assurer que ses droits soient protégés et qu’Airbus soit tenu de remédier à un défaut sans précédent, impactant les Airbus A350 pour l’ensemble de l’industrie aéronautique et pour plusieurs transporteurs. Elle attend avec impatience le procès complet et accéléré. La divulgation d’Airbus éclairera sur la véritable nature de la dégradation de surface affectant les Airbus A350.

(TI)