Que s’est-il passé à bord du vol de Singapore Airlines SQ321?

Philippe Meyer, Consultant en aéronautique, se penche sur les fortes turbulences traversées par le vol Londres-Singapour.
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Le vol SQ321 assure quotidiennement la liaison entre Londres et Singapour. Le 20 mai dernier, le Boeing 777-300ER a traversé de sévères turbulences au-dessus de la Birmanie, provoquant des blessures chez une trentaine de passagers. Un autre passager est décédé à la suite d’une crise cardiaque. L’appareil a été dérouté vers Bangkok où les blessés ont été pris en charge.

Les turbulences sont des flux d’air qui font brusquement monter ou descendre l’avion. Les turbulences dont il est question ici étaient des turbulences en ciel clair, appelées ainsi car elles sont indétectables, contrairement aux turbulences météorologiques. Elles surviennent lorsque des vents se déplaçant à des vitesses différentes se rencontrent et forment des tourbillons.

Les turbulences sont très désagréables pour les passagers, c’est pourquoi les pilotes les évitent autant que possible. Mais rassurons les lecteurs passagers: elles ne sont pas dangereuses pour les avions commerciaux qui sont conçus pour supporter les pires turbulences, d’où leurs ailes extrêmement flexibles. Mais si l’avion résiste bien aux turbulences, ce n’est pas le cas des passagers.

C’est la raison pour laquelle il est recommandé aux passagers de garder leur ceinture attachée en tout temps. Les passagers blessés à bord du vol SQ321 n’avaient pas gardé leur ceinture attachée. La leçon la plus importante à retenir de cet incident est donc de ne jamais détacher sa ceinture durant toute la durée du vol.

De même, en cas de fortes turbulences, les ordinateurs portables ou autres objets posés sur les tablettes peuvent devenir de dangereux projectiles; il est donc prudent de les ranger dans la pochette du siège devant soi.

Certains médias ont titré: «encore un Boeing impliqué dans un incident». Bien que Boeing traverse une période difficile, les turbulences ne discriminent pas entre les types d’avions. Les passagers d’un Airbus A350 auraient donc vécu exactement la même mésaventure.

Mais en réalité, le principal enseignement de cette histoire est le suivant: c’est le trajet au sol vers et depuis l’aéroport qui est assurément le segment le plus dangereux de votre voyage, et de loin!

Philippe Meyer