Napoléon n’a pas voulu de la FSV dans son fief d’Ajaccio!

La houle et Éole ont empêché l’Aida Prima de faire escale aujourd’hui sur l’île de Beauté.
TRAVEL INSIDE (DS)

Les Grecs l’appelaient Kallisté (la plus belle). La plus belle ne s’est pas offerte aux 200 participants à l’assemblée de la Fédération suisse du voyage (FSV): l’Aida Prima a en effet été contraint d’annuler l’escale prévue aujourd’hui dans le port d’Ajaccio en raison de fortes rafales de plus de 100 km/h et des creux de 6 à 7 mètres depuis hier, selon le commandant italien du navire allemand. La FSV a donc passé un jour à bord avec possibilité ce matin de visiter les cuisines du navire et de mieux comprendre le défi quotidien des responsables F&B d’une compagnie exploitant des bateaux de grande taille. Sur le coup de midi, un brunch FSV a été improvisé dans l’un des multiples restaurants du navire. Une journée à bord qui a aussi du positif puisque les participants ont pu découvrir les multiples facettes d’un bateau de dernière génération.

Workshops croisières

Au terme de l’assemblée d’hier, trois workshops ont été proposés aux participants: deux modules croisières ont été développés, le premier par l’expert en la matière, Beat Eichenberger, rédacteur en chef du magazine «cruisetip», le second par Michael Stendebach (Aida) et Roland Schmid (FSV) – développement durable oblige, le titre de cette deuxième présentation résume la problématique développée: «Croisières: bateaux blancs – Pierre Noir».

La première thématique était consacrée à l’essor sans précédent de l’industrie des croisières. Les chiffres articulés par Beat Eichenberger parlent en effet d’eux-mêmes: environ 28 millions de croisiéristes à travers le monde, dont une fourchette de 160’000 à 170’000 Suisses; 2 à 3,5% de la population totale sur les gros marchés émetteurs que sont les USA et l’Allemagne; des milliards investis actuellement dans le développement des flottes; quelque 117 nouveaux navires lancés dans les prochaines années, lesquels doperont une flotte mondiale comptant 350 unités aujourd’hui.

Les compagnies ne se lancent pas toutes dans le gigantisme. Une trentaine de navires d’expéditions adaptés aux zones polaires (glace) sont en effet projetés. Beat Eichenberger a également rappelé la segmentation à laquelle on assiste aujourd’hui: le guide «Berlitz» parle de seulement 3% dans le segment de luxe, 11% de navires «Premium», 62% de bateaux «Standard» et 24% dans le segment «Budget».

Le marché des croisières se distingue aussi par une forte consolidation: près de 80% de la capacité totale est  contrôlé par cinq grands groupes. Carnival Corporation détient à lui seul 42% de parts de marché et est suivi de Royal Caribbean, Norwegian, MSC et Genting. Mais de nouveaux acteurs pointent le bout de leur nez: Scenic, Ritz-Carlton Yacht Club ou Virgin Voyages.

Workshop Future of Travel Agency  

Monika Bandi Tanner, de l’Université de Berne, avait ouvert le débat quelques heures plus tôt, en fin d’assemblée. Selon elle, les agences de voyages doivent clairement identifier les tendances qui se dessinent au sein de la clientèle, élaborer de bonnes pratiques et mettre en évidence les potentiels de succès. Il convient de développer une check-list et des modèles de gestion permettant d’analyser les différents modèles économiques. Les défis sont multiples mais les chances de succès le sont aussi pour qui saura anticiper.

A Civitavecchia demain et Livourne mercredi

Aida Prima poursuit lentement sa route vers le port de Rome, que ceux qui le souhaitent pourront visiter demain dans le cadre d’une excursion d’une journée. Demain soir, une «White Night» remplacera le traditionnel dîner de gala, avant l’arrivée mercredi matin au port de Livourne, la visite facultative de Florence et le retour en Suisse en milieu d’après-midi.

(DS, quelque part en Méditerranée)