Le porte-monnaie dépasse la pandémie

L’étude Allianz Travel sur les voyages révèle les éléments qui pèsent sur l’intensité des voyages cette année.
© Andrew Khoroshavin / Pixabay

Outre les prix des voyages qui font sensation, la confiance et l’intensité des voyages ont encore augmenté cette année. Le nombre de voyages d’au moins trois nuitées a progressé par rapport à l’année dernière, comme le montre l’édition de cette année de l’étude Allianz Travel sur les voyages. Il reste toutefois inférieur au niveau prépandémique.

La population suisse rêve à nouveau de voyages lointains, avec des destinations comme Hawaï, le Japon ou la Thaïlande. Mais elle continue de voyager de manière relativement locale. Les destinations populaires sont par exemple l’Allemagne, l’Italie ou l’Autriche.

Afin d’assouvir leur envie de voyager en dépensant le moins possible, les Suisses essaient actuellement d’exploiter un potentiel d’économies : la réservation plus longtemps à l’avance. Le comportement face à la pandémie et les incertitudes correspondantes passent de plus en plus au second plan.

Les comportements évoluent à différents niveaux

Le secteur du voyage continue d’évoluer. Ainsi, l’utilisation des canaux de réservation en ligne et des plateformes d’économie de partage est de plus en plus populaire. En 2022, un cinquième des voyageurs a réservé via des plateformes d’économie de partage. En 2023, la proportion est passée à un quart.

Parallèlement, plus de 37% évitent les agences de voyage en raison de leur coût et près d’un cinquième préfèrent réserver de manière indépendante. Les agences de voyages continuent néanmoins à jouer un rôle important, notamment pour les voyageurs qui apprécient les conseils personnalisés et les services complets.

Les voyageurs suisses recherchent le meilleur pour leurs vacances. Outre le meilleur rapport qualité/prix, ils recherchent également des destinations qui favorisent les expériences individuelles et l’originalité.

En matière d’overtourism, un cinquième des personnes interrogées (21%) indique avoir déjà renoncé à une destination de voyage pour l’éviter. Près d’un cinquième (18,9%) est même prêt à payer plus pour une certaine exclusivité.

L’assurance frais d’annulation au banc d’essai

La couverture des frais d’annulation est toujours perçue comme la prestation la plus importante d’une assurance voyage. L’accent est surtout mis sur la gratuité de l’annulation en cas de maladie, considérée comme la principale raison de la souscription d’une assurance voyage.

Les prestations de service sont également appréciées. L’enquête montre que près de la moitié des personnes interrogées attachent une importance particulière à la présence d’un interlocuteur en cas d’urgence médicale, cet aspect ayant gagné en importance par rapport à l’année précédente.

Il est intéressant de noter que l’insouciance générale augmente à nouveau chez les non-assurés. Le rapport coût/bénéfice est également davantage remis en question afin d’atténuer, le cas échéant, l’augmentation des frais de voyage.

Un hausse des prix qui fait mal

L’augmentation des prix se manifeste à plusieurs reprises. Dans la précédente étude Travel Confidence Study d’Allianz Partners, il apparaissait que le budget voyage en Suisse avait augmenté de plus de 30% par rapport à l’année précédente. Or, il s’avère aujourd’hui que plus de 8 personnes interrogées sur 10 doivent activement adapter leurs dépenses pour pouvoir continuer à se permettre de voyager.

Près de la moitié des personnes interrogées (45,6%) répondent qu’elles contrebalancent la hausse des prix en recherchant plus intensivement la meilleure offre. Un tiers accepte sciemment de faire des concessions sur le type d’hébergement et pour 30% seulement, le budget est secondaire pendant les vacances et le plaisir et la détente sont au premier plan.

La durabilité, un sujet brûlant ?

L’enquête montre que le thème de la durabilité suscite quelques controverses. Les personnes interrogées l’estiment important. Cependant, une personne sur trois considère généralement la durabilité et les voyages comme contradictoires. Pour un quart d’entre eux, la durabilité est reléguée au second plan dans le cadre des voyages et est même totalement ignorée.

Mais tout le monde ne partage pas cette opinion : un quart des voyageurs se rendent délibérément dans des lieux de voyage où des efforts et des programmes spéciaux de protection de la nature sont mis en place.

Près de 13% des voyageurs compensent leurs émissions de CO2 avec des programmes climatiques correspondants auprès de la compagnie aérienne. Et ce, toujours devant l’attention portée aux labels de qualité environnementale : seuls 11,9% d’entre eux misent sur des hébergements présentant des justificatifs correspondants.

Pendant le voyage, on se contente actuellement encore en premier lieu d’un écoblanchiment de l’esprit, tant que cela ne coûte rien. Cela va du renoncement aux assiettes débordantes du buffet de l’hôtel au renoncement à la paille dans le cocktail.

Le groupe qui considère la durabilité comme peu importante pendant le voyage et qui se concentre en premier lieu sur le plaisir et la consommation (5%) est encore plus important que les héros de la durabilité sur place. Les résultats montrent donc qu’il existe encore un potentiel d’amélioration dans ce domaine.

(TI)