Avec David Léchot, la Romandie conserve quatre sièges au comité de la FSV

Assemblée générale annuelle traitée comme une lettre à la poste en Emilie-Romagne.

Un cadre magnifique pour cette 96e assemblée générale de la FSV: le Teatro Regio de Parme, vrai théâtre à l’italienne au charme exceptionnel digne de la Scala de Milan.

Parmi les hôtes de la FSV venus adresser la plus cordiale bienvenue à la délégation helvétique, Michele Guerra (vice-maire de Parme), Andrea Corsini (Emilie-Romagne), Maria Elena Rossi (ENIT) ainsi que les représentants de Visit Emilia (Cristiano Casa, Pierangelo Romersi et Mirca Bolognesi), qui n’ont pas manqué de rappeler la diversité et la richesse de l’Emilie-Romagne et l’importance du marché suisse, parfaitement connecté au niveau ferroviaire par les CFF et Trenitalia dont les rames à grande vitesse Frecciarossa raccourcissent considérablement les distances en Italie.

Comme l’a rappelé Stéphane Jayet, vice-président de la FSV, sa présence à Parme ne sera que de courte durée en raison du Mondial de la Fondue (12’000 personnes sur 3 jours dans un village de 250 habitants!) dont il est la cheville ouvrière, événement qui se déroule à Tartegnin le même week-end que l’AG de Parme. Et Stéphane Jayet de rappeler l’importance de la formation duale pour la relève et d’en appeler les membres à s’investir pleinement dans ce domaine afin que la branche puisse compter en permanence sur de nouvelles forces vives.

Prenant le relais, le président Martin Wittwer a insisté sur le fait que «le tourisme reste le domaine le plus important en matière du développement de nombreuses destinations et que le volume dégagé en Suisse dans l’organisation de voyages à l’étranger (CHF 2,5 milliards) prouve clairement que ce secteur demeure de la plus haute importance au niveau économique. Ce qui signifie qu’un voyage sur quatre est organisé par un tour-opérateur sur le volume total».

Pour Martin Wittwer, il convient pourtant de sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier, de parler d’une même voix et d’offrir une vraie plus-value aux membres de la FSV. Dans ce domaine, la communication interne et externe a été nettement améliorée, notamment avec d’autres associations comme STAR; la structure mise en place lors de l’AG de Séville en 2022, le secrétariat central remanié et le bon fonctionnement du comité y contribuent grandement.

En jetant un œil dans le rétroviseur, le président Martin Wittwer souligne dans le rapport annuel de la FSV que le secteur des voyages a vécu une année positive: «Les chiffres d’affaires ont retrouvé le niveau record d’avant-pandémie, même si le nombre de passagers reste encore inférieur de 10% environ à celui de 2019. Le nombre de réservations à long terme dépasse largement les attentes, ce qui constitue une preuve de confiance particulièrement réjouissante. Sur le plan de la Fédération, nous avons mis en place la nouvelle structure organisationnelle et Andrea Beffa occupe le poste de directrice depuis le mois de février 2023. Grâce au soutien professionnel de son prédécesseur Walter Kunz, elle s’est très rapidement familiarisée avec ses nouvelles tâches et fait un excellent travail.»

Mais malheureusement, le temps est loin d’être au beau fixe en raison de la situation géostratégique actuelle: «Le ciel s’assombrit pour 2024 dans un contexte conflictuel et la situation géopolitique compliquée impactera notre branche. De plus, la baisse du pouvoir d’achat va modifier de manière générale le comportement de nombreux consommateurs et affectera également le secteur des voyages, comme c’est le cas dans le secteur automobile ou l’horlogerie de haut de gamme. Le changement climatique et les prescriptions concernant les émissions de CO2 influenceront aussi petit à petit le comportement en matière de réservation. L’intelligence artificielle est également susceptible de transformer la branche des voyages car, au-delà des progrès technologiques, il est impératif de prendre en compte les aspects éthiques et juridiques qui y sont liés. Mais de toute manière, si on ne va pas avec le temps, on va contre le temps. En revanche, la situation devrait se détendre au niveau de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée», poursuit Martin Wittwer.

Bilan 2022/23

Au 30 septembre 2023, le total des actifs/passifs se monte à CHF 999’047,63 (CHF 1’161’125,10 en 2022) et le solde de l’exercice de base est de moins CHF 180’989,35 (budgété à moins CHF 162’980) contre moins CHF 98’792,74 en 2022.

Le déficit final est limité à CHF 31’851,50 (budget de moins CHF 62’401) notamment en raison du nouveau mode financement de l’étude de marché annuelle de la FSV. Le capital de la FSV se monte à CHF 488’475,38. Les comptes sont approuvés à l’unanimité et décharge est accordée au comité et à la directrice, Andrea Beffa.

Entrée en fonction au début février en remplacement de Walter Kunz, cette dernière n’a pas manqué de saluer le soutien que lui a accordé son prédécesseur et l’accueil de l’ensemble du comité, du secrétariat et des membres.

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée est un problème qui continue de préoccuper la branche des voyages et de nombreux autres secteurs, comme l’a clairement montré le sondage réalisé cette année par la FSV. «Il en ressort en effet que la pénurie de personnel qualifié constitue actuellement le plus grand défi aux yeux des participants à l’enquête. Rester les bras croisés n’est certainement pas la solution, et chacun contribue ainsi à son niveau à améliorer la situation. Grâce à l’engagement exceptionnel de tous les acteurs et actrices impliqués, 96 apprentis ont pu entamer cette année leur formation dans le secteur des voyages. Un signe positif, sachant que notre secteur a besoin de relève. La nouvelle formation d’agent de voyages destinée aux personnes en reconversion professionnelle, lancée en coopération avec l’IST, a permis cette année déjà à 30 nouveaux professionnels du tourisme de rejoindre les rangs de la branche», indique de son côté Andrea Beffa, directrice de la FSV.

En termes de communication, la FSV veut renforcer sa présence dans les médias dans le cadre d’un nouveau plan établi par la direction. Le site Internet a lui aussi été remanié et il convient de poursuivre dans cette voie et de continuer à interagir avec les membres afin de renforcer en permanence les liens existants.

Service juridique pour les membres

Constatant depuis plusieurs années un manque en matière juridique, la FSV met par ailleurs en place un service ad hoc pour ses membres. L’avocate Sophie Winkler sera l’interlocutrice de la FSV, les membres bénéficiant de la gratuité de la première consultation et d’un tarif adapté par la suite. La FSV répond ainsi à la motion déposée en 2020 par Rolf Weber (Stohl-Air Voyages), lequel demandait la création d’un tel département, motion qui était restée lettre morte pendant trois ans.

Cotisations inchangées, budget accepté

La FSV a proposé aux membres (569 actifs et 124 passifs) de ne rien changer aux cotisations annuelles ni à la cotisation de solidarité. Le budget 2023/24 prévoit quant à lui un léger bénéfice de CHF 793,50. Les deux points sont acceptés par l’AG de Parme.

Ressort Développement durable

Sonja Laborde.

Dans la rétrospective de chaque ressort mis en place depuis 2022, Sonja Laborde a lancé un plaidoyer pour le développement durable, qui est un investissement pour les destinations vendues au niveau mondial. A ce propos, la participation des membres au projet Swisstainable lancé récemment doit être renforcée au niveau national – des séances d’information à ce propos ont été annoncées récemment. Quant au projet KlimaLink, il sera mis en place à court terme et fera l’objet de wébinaires destinés aux membres.

Mais le ressort Durabilité a besoin de l’apport de chacun: un sondage sera lancé ces prochains jours et, en quelques clics, les membres apporteront leur pierre à l’édifice en accompagant l’engagement de l’équipe de Sonja Laborde et des grands TOs fortement impliqués dans ce domaine.

Ressort Politique

André Lüthi.

Bien que la première proposition de la Commission européenne pour la révision de la directive de l’UE relative aux voyages à forfait se fasse toujours attendre, elle se profile néanmoins à l’horizon. Il s’agit de s’y préparer et de surveiller l’évolution de la situation de près. Car il est à craindre que l’augmentation des dispositions et contraintes réglementaires liée à la révision désavantage finalement les agences de voyages. La grande question est la suivante: la Suisse doit-elle adapter la nouvelle législation ou élaborer sa propre solution? La «motion Markwalder» adoptée sans opposition par le Conseil des États en 2017 charge le Conseil fédéral de présenter au Parlement un projet de modification de la loi fédérale sur les voyages à forfait, toujours en attente, dixit André Lüthi.

La crise du Covid-19 en particulier a montré de manière très claire qu’une réforme de la loi s’imposait de toute urgence. Mais comme la «motion Markwalder» l’illustre de manière exemplaire, le système politique suisse se caractérise par une extrême lenteur. Il s’agira d’autant plus pour la FSV de procéder au cours du prochain exercice à des clarifications approfondies à Berne en ce qui concerne la situation de la loi fédérale sur les voyages à forfait. Et d’évaluer dans le même temps le positionnement de la Suisse par rapport à la révision de la directive européenne relative aux voyages à forfait. Une demande à la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a d’ores et déjà été préparée en ce sens.

Mais au niveau européen, rien ne va changer avant plusieurs mois: la Commission publiera une feuille de route ces prochains jours mais ne se prononcera pas avant 2025. Donc il conviendrait de parler de Loi sur le voyage et non plus de Loi sur les voyages à forfait.

Ressort volsRoger Geissberger.

Saluant le travail de ses collègues, Roger Geissberger s’est félicité du retour du helpdesk de Lufthansa Group et des efforts entrepris au niveau opérationnel durant l’été. Pour les prochains douze mois, Roger Geissberger regrette les économies annoncées au niveau des coûts de distribution quand bien même la collaboration demeure relativement bonne. La problématique de la NDC demeure toutefois bien réelle et engendre des réactions mitigées, notamment en raison du travail supplémentaires demandé aux distributeurs.

Quatre sièges romands au comité

Suite au départ du dynamique Dieter Zümpel, c’est Stephanie Schulze zur Wiesch, nouvelle CEO de DER Touristik Suisse, qui est élue au comité. Grâce à son expérience acquise par le passé, elle assurera la transition sans grande difficulté tant elle se montre fière d’être à la tête de Kuoni et se sent bien en Suisse.

La Suisse romande conserve quant à elle quatre sièges au comité suite à l’élection de David Léchot (Indalo Space), de retour au comité après y avoir déjà siégé de 2008 à 2020. David Léchot remplace Jacqueline Ulrich qui a relevé il y a quelques semaines qu’elle souhaitait accorder la priorité à sa santé frangilisée ces derniers temps.

Regrettant vivement le départ de la responsable du Retail en Suisse romande, Martin Wittwer a rappelé combien il est important que la Suisse romande soit dignement représentée au sein du comité. Elle le sera grâce à Stéphane Jayet et Olivier Emch (réélus à Parme) et Sonja Laborde. Quant à Birgit Sleegers, Roger Geissberger et Philipp von Czapiewski, ils sont réélus au comité. Pour le surplus, l’organe de révision RVS AG à Schaffhouse est également réélu.

Les partenaires ne reviendront pas

Il y a 3 semaines, Kurt Zürcher (Let’s go Tours) en appelait au retour des partenaires des membres lors des AG à l’étranger. Une proposition sympathique que ne partage pas le président de la FSV (ni le comité, semble-t-il), nullement opposé aux partenaires en question mais plutôt favorable au maintien du statu quo en raison de l’aspect professionnel renforcé de l’AG qui fait désormais partie intégrante d’un colloque. L’AG a suivi son comité et a refusé ladite proposition.

(Dominique Sudan, Parme)