«Être en contact avec le monde entier: qu’y a-t-il de plus enrichissant?»

En plus de la casquette ITA Airways, David Fontanella préside le Skål Club Suisse International depuis 5 ans. Entretien avec le président national de la plus grande amicale du tourisme dans le monde.
David Fontanella préside le Skål Club Suisse International depuis 5 ans. ©TRAVEL INSIDE

Vous avez été élu à la présidence en 2019. Quel bilan tirez-vous des cinq années passées, marquées aussi par la crise sanitaire?

Un bilan très positif et enrichissant avec quatre buts principaux: essayer de faire comprendre le profil international du club aux membres suisses en donnant l’envie aux gens d’avoir ou d’enrichit un networking à niveau local, national et international;  inciter les 12 clubs locaux de Suisse à créer des événements avec une valeur ajoutée; rendre notre association visible et connue auprès des professionnels du domaine; last but not least, s’intéresser aux jeunes pour dynamiser les clubs.

Pour ce qui est de la crise sanitaire, le Skål Club Suisse International a bien surmonté la période du Covid en gardant un nombre constant de membres.

En 2019, vous succédiez à Henri Perrenoud, de Swiss. Le Skål Club Suisse International est-il une affaire d’airliners romands?

En 2019 lors de l’assemblée générale du Skål Club Genève, Henri Perrenoud m’a demandé deux minutes pour discuter autour d’un whisky et un cigare; c’est à ce moment qu’il m’a demandé si je souhaitais postuler pour ce poste et prendre sa place dans l’association.

Être président national n’est pas juste un titre, cela implique un investissement de plusieurs heures par semaine, des déplacements en Suisse et partout dans le monde, des E-mails supplémentaires qui s’ajoutent à tous ceux que l’on reçoit déjà. Et Henri ne pouvait plus assumer cette ‘charge’. Après le verre et sans hésiter, j’ai répondu par l’affirmative.

Il n’est pas facile de trouver de personnes qui s’engagent dans l’associatif; il faut le vouloir et en avoir le temps (ou le trouver), et j’étais honoré et ravi qu’il ait pensé à moi pour lui succéder!

Quels ont été les faits marquants pendant ce laps de temps?

L’organisation du Skål Club Suisse International a changé depuis le début 2024: la petite Suisse est devenue l’une des 14 régions dans le «monde du Skål» en Europe, et seule l’Allemagne bénéficie de ce statut.

Dans un premier temps, il avait été envisagé d’intégrer la Suisse à une entité réunissant l’Autriche, la République tchèque et la Russie. Or les affinités et les sensibilités diffèrent totalement entre un membre russe ou tchèque et un professionnel helvétique.

Je me suis vraiment engagé dans la défense de la Suisse en démontrant, entre autres, que l’Allemagne ne comptait que quelques dizaines de membres de plus que nous. J’ai beaucoup lutté pour ça à l’international et je suis fier du statut de ‘région’ qu’a obtenu la Suisse car tous les autres pays européens sont regroupés en deux autres régions.

J’ai également dû rechercher une personne souhaitant devenir directeur international et être en charge d’un comité au niveau mondial. Après quelques semaines de recherches, de déplacements et de rendez-vous partout en Suisse, le comité et moi-même avons enfin trouvé la perle rare: il s’agit de Sonia Spinelli, directrice de l’Hôtel de la Paix à Lugano.

Quelles sont les autres «têtes pensantes» du comité en Suisse? 

Avec le temps, j’ai mis en place un nouveau comité du Skål Club Suisse International, avec des personnes exceptionnelles, toutes motivées à faire avancer ce club en se rencontrant pendant notre temps libre, en ayant de nouvelles idées et en lançant de nouveaux projets pour les clubs.

Le comité est aujourd’hui formé d’Aurélie Bourcart, Anaïs Baud, Manuel Goncalves, Peter Butler, Gianni Sarno et Henri Perrenoud. Un grand merci à eux pour leur engagement, leurs idées et leur soutien. Le succès du Skål Club Suisse International n’est pas le mien, c’est le nôtre!

Tout cela prouve que le Skål Club Suisse International n’est pas une histoire d’airliners romands – de plus, même si mon club est le Skål Genève, je ne suis pas Romand… c’est la région où je travaille et où je suis ravi d’être installé depuis plusieurs années.

Vous siégez aussi au comité du Skål Area Europe en qualité de responsable Communications depuis 2021. Quelle y est votre mission première et quelles sont les synergies avec le Skål Suisse?

En parallèle, j’exerce en effet la fonction de PR & Communications Officer auprès du comité du Skål Europe. Dans la même optique de mon approche en Suisse, j’essaie de faire comprendre aux membres qu’ils font partie d’une association mondiale et d’expliquer aux clubs d’inviter aussi d’autres clubs lors de leurs événements.

Pour les membres, il est intéressant de pouvoir bouger et connaître de nouvelles personnes; et pour les clubs c’est une sorte de publicité «gratuite» pour leur région, leur société et leur club. J’essaie aussi de leur faire comprendre que faire partie par exemple du Skål Genève, les rend membres d’un club mondial et leur permet de profiter des avantages qui existent à un niveau professionnel.

Autant de «casquettes» sont-elles compatibles avec votre fonction de Sales Account Executive Switzerland d’ITA Airways?

Le Skål me permet de rencontrer, de voir et revoir un grand nombre de personnes de la branche des voyages. Je vois cela comme une occasion supplémentaire de mettre en avant la société pour laquelle je travaille: ITA Airways.

Il est vrai que, comme je l’ai dit précédemment, un tel engagement peut rapidement être chronophage. Il faut être prêts à consacrer à l’association du temps libre tel que des soirées, des week-ends, voire davantage. Le leitmotiv de l’association est ‘Doing business among friends’, donc être en contact avec un très grand nombre de personnes me permet aussi de promouvoir ITA Airways.

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans l’associatif?

Le Skål Suisse est une entité du Skål International (la seule association qui regroupe toutes les catégories du domaine, soit plus de 40). Ils existe plus de 300 clubs locaux répartis dans plus de 80 pays avec environ 12’000 membres et cette internationalité est pour moi très importante et intéressante: rencontrer des nouvelles personnes, rentrer et rester en contact avec des gens de Genève, de Suisse romande, de Suisse, d’Europe et du monde entier. Qu’y a-t-il de plus intéressant et enrichissant?

A l’exception du Skål Lausanne qui grandit en permanence, éprouvez-vous des difficultés au niveau national à recruter de nouveaux membres?

C’est l’un des projets que le Skål Suisse a lancé: trouver la relève du club. Nous allons, par exemple, dans plusieurs écoles spécialisées pour présenter le Skål International, pour montrer aux jeunes ce que le club peut leur apporter et leur prouver qu’on a aussi besoin d’eux – ils se sentent ainsi de suite engagés dans le club.

Effectivement, le Skål Lausanne est le seul des douze clubs en Suisse à avoir une section Young Skål. Toutefois, plusieurs autres clubs commencent aussi à s’intéresser à la relève et à recruter des jeunes, pour garder le club en vie, le dynamiser et avoir des nouveaux membres.

Les jeunes du secteur des voyages s’investissent-ils encore dans l’associatif? Est-ce la cible la plus difficile à atteindre?

À l’époque des réseaux sociaux, il est vrai que le networking entre les jeunes se fait d’une autre façon. Nous essayons de les attirer en étant présents sur les principaux réseaux sociaux et à les motiver à participer aux événements des clubs. L’un des points que je pousse auprès de douze clubs suisses est de créer des événements avec une valeur ajoutée, faire quelque chose que l’on ne pourrait pas faire seul. Et ça fonctionne, ça attire les gens, y compris les jeunes; ça fait parler des clubs.

Les conditions d’adhésion ont-elles été assouplies pour endiguer le phénomène d’érosion?

Les conditions avaient été assouplies pendant la période de Covid-19: nous avions réduit de moitié les cotisations pour les membres, tout en restant actifs et présents avec plusieurs webinars et de nouvelles idées. Chaque membre paie une cotisation internationale mais chaque club local a des cotisations et des frais différents les uns des autres. Ce qui est fait à Genève ne fonctionnerait peut-être pas à Lugano ou aux Grisons, et vice versa.

Nous sommes une association à but non lucratif et nous avons un petit budget de fonctionnement qui nous permet quelques actions de marketing (comme par exemple l’année passée le co-sponsoring de tous les IAWA en Suisse ou le sponsoring de la soirée des remises de diplômes de la FSV en Romandie) pour promouvoir le Skål International. Nous prenons également en charge une partie de quelques événements des clubs locaux, pour pousser l’adhésion de potentiels nouveaux membres et rendre notre association plus visible et connue.

Pourquoi ne pas créer une section Jeune dans chaque Skål de Suisse?

Lausanne, comme je l’ai mentionné, est la seule entité locale avec une section Young Skål. Avec le comité du Skål Suisse, nous avons lancé un projet dédié à la relève: 2 à 3 sorties annuelles, réservées aux jeunes de chaque club, pour découvrir d’autres régions et entrer en contact avec d’autres personnes de différents clubs. Du pur networking!

En termes d’événements, quel programme récréatif prévoyez-vous cette année?

Le Skål Suisse n’est pas une entité qui doit créer des événements; nous sommes là pour les aider, les accompagner, les soutenir, les motiver, leur donner des inputs et écouter leurs besoins.

Les ‘events’ sont organisés par chaque club pour ses membres; nous y participons, nous les soutenons et nous pouvons leur donner des idées. Le seul événement du Skål Suisse est l’assemblée annuelle des délégués de chaque club. Cette assemblée a eu lieu cette année à Gruyères, sous l’égide du Skål Fribourg. L’année prochaine, ce sera au tour du Skål Engadine de la mettre sur pied à St-Moritz.

Nous participons aussi à d’autres événements de la branche, surtout pour faire connaître le club et essayer de trouver des nouveaux membres, comme par exemple le tournoi Fun & Beach où nous avons une équipe avec le Skål Suisse.

Dominique Sudan