Air Mauritius n’a pas oublié l’importance du yield à Genève

Air Mauritius a officialisé son retour à Genève pour le début du mois d’octobre.

Après 25 ans de présence, Air Mauritius, qui planchait alors sur les festivités de ce quart de siècle de desserte, annonçait au début de l’année 2012 l’abandon de la plupart des escales européennes. Celle de Genève était alors sacrifiée sur l’autel de la sacro-sainte logique de hubs chère aux spécialistes américains.

Certes, Air Mauritius connaissait alors des problèmes de rentabilité et subissait de plein fouet les effets de la crise économique mondiale. Les surcoûts liés au carburant et le fait que la compagnie opérait essentiellement des vols très long-courriers vers son principal marché émetteur, l’Europe, sonnaient le glas de Genève, qui enregistrait pourtant le yield le plus élevé de tout le réseau européen d’Air Mauritius.

Les consultants américains de Seabury APG, avec la bénédiction d’Air France, réussissaient à imposer leur logique de hub alors que ni le produit, ni le marché n’allait dans ce sens. La fermeture de l’escale de Genève laissait la porte grande ouverte à Emirates. Or les vols non-stop faisaient partie intégrante des forfaits à haute valeur ajoutée vers l’île Maurice. Ce n’était plus le cas, l’escale de plusieurs heures dans le Golfe Persique présentant le gros désavantage de scinder en deux les onze heures de vol séparant la Suisse de Maurice.

Et durant cette période de turbulences, il était évident que, malgré le soutien inconditionnel qu’ils avaient toujours accordé à Air Mauritius, les spécialistes romands ne pouvaient à eux seuls faire pencher la balance du bon côté.

Cinq ans plus tard, Air Mauritius changeait son fusil d’épaule et confirmait son retour à Genève, d’abord avec un vol par semaine durant l’hiver 2017/2018 puis avec deux liaisons hebdomadaires en 2018/2019. La livraison de nouveaux appareils de types A330-900neo et A350 permettait ce retour salué par l’ensemble des spécialistes. Puis vint une malheureuse pandémie qui figea le ciel pendant de très longs mois.

Dans sept mois, cette parenthèse se refermera et Air Mauritius redonnera aux clients cette impression de se trouver déjà dans l’océan Indien lors de l’embarquement à Genève. De plus, l’horaire établi n’est pas sans rappeler les grands moments de l’histoire de MK à Genève, avec un vol non-stop de nuit à l’aller et une arrivée le lendemain matin à l’île Maurice.

Ce développement attendu permettra aux spécialistes historiques de l’île Maurice de jouer à nouveau à fond la carte des liaisons sans escale à haute valeur ajoutée et aux airlines concurrentes à revoir, peut-être, leur niveau tarifaire. Tout le marché en bénéficiera.