Le rail pour soulager l’aérien?

L’organisation ALL RAIL est convaincue que le secteur ferroviaire «a la capacité de compenser l’échec de l’aviation.»
©Gian Vaitl Zürich

Les médias ne cessent de faire état du chaos qui règne dans certains aéroports européens cet été. L’impact des retards et temps d’attente est cependant plus marqué auprès des voyageurs court-courriers. Dans une déclaration publiée par ALL RAIL, une organisation représentant les nouveaux entrants dans le secteur ferroviaire basée à Bruxelles, le message est clair. «Il est temps de mettre fin à la concurrence entre le rail et l’avion, et pour le secteur de l’aviation de transférer ses vols court-courriers vers le train.»

L’association poursuit: «Le transport ferroviaire de passagers a de la place pour se développer afin de satisfaire la demande croissante. Et il peut se développer encore plus rapidement – si les parties prenantes européennes et nationales apportent un soutien supplémentaire immédiat aux opérateurs ferroviaires pour la mise en place de nouveaux services.» Erich Forster, président de ALL RAIL, en est convaincu: «Le rail a la capacité de sauver la situation et de compenser l’échec de l’aviation.»

Reste à savoir s’il s’agit là d’un simple discours ou d’une réelle volonté d’aller de l’avant. L’histoire a déjà montré que le secteur ferroviaire est complexe et de facto lent. Le problème actuel appelle une réponse immédiate et la situation devrait se calmer après le pic des vacances estivales. Certains constatent toutefois que les problèmes rencontrés dans certains aéroports ont engendré des reports sur le rail. Le portail luchtvaartnieuws.nl cite l’opérateur NS (Dutch Rail) qui parle d’une forte augmentation du nombre de voyages internationaux en train. «Les ventes de billets ont été plus élevées en mai pour la première fois depuis 2019.»

Alors que certains aéroports voient le rail d’un mauvais œil, ce n’est pas le cas d’autres, à l’instar du hub de Schiphol. Ce dernier doit réduire le nombre de vols qui sont opérés. Mais on sait également depuis plusieurs années que le rail a ses limites et qu’au-delà de 4h de trajet, l’avion reste une alternative séduisante pour beaucoup de voyageurs, que l’on parle de vacanciers ou de voyageurs d’affaires. L’échec de la ligne Thalys reliant Genève à Bruxelles via Marne-la-Vallée, ou de celle de Lyria entre Genève et Lille (également via Marne-la-Vallée) ne sont que deux parmi les nombreux exemples de projets finalement abandonnés.

(Business Traveltip)