Les tarifs (trop) élevés freinent les entreprises

Selon les prévisions de la GBTA, les tarifs de la classe affaires devraient encore augmenter de 6,2% l’année prochaine.
Man waiting at boarding gate.
© Rudy & Peter Skitterians / Pixabay

Au temps d’avant la pandémie, tous les voyageurs n’avaient déjà pas accès à la classe affaires. Celle-ci était réservée aux collaborateurs d’entreprises dont l’employeur accordait le confort nécessaire sur les longs trajets, afin qu’ils puissent négocier des contrats lucratifs en étant bien reposés à destination. Sans compter l’image de marque et le prestige qui en découlaient.

Aujourd’hui, un point critique semble avoir été atteint si les compagnies aériennes ne modifient pas à nouveau leur politique tarifaire. Selon un rapport du portail d’informations économiques Bloomberg, les entreprises commencent en effet à reconsidérer leurs projets de voyage au vu du prix élevé des billets d’avion.

Bien entendu, il est tout à fait compréhensible que les compagnies aériennes veuillent compenser le plus rapidement possible les pertes subies depuis 2019. Beaucoup craignent qu’un nouvel effondrement ne se produise en automne et en hiver en raison d’une nouvelle hausse des chiffres de contamination à la Covid. Les prix sont donc revus à la hausse, ce qui pourrait toutefois s’avérer une erreur.

Nouvelle hausse de 6,2%

Selon les prévisions de la Global Business Travel Association (GBTA), les tarifs de la classe affaires augmenteront encore de 6,2% l’année prochaine, après une hausse allant jusqu’à 45% cette année. «La demande dépasse encore les capacités en sièges réduites pendant la pandémie», a déclaré Nick Vournakis, vice-président exécutif de la société de gestion de voyages d’affaires CWT, cité dans le communiqué, «mais à un moment donné, les entreprises diront que trop c’est trop.»

Un exemple: aujourd’hui, un billet aller-retour en classe affaires de New York à Sydney avec Qantas ou United Airlines coûte plus de 20’000 dollars, soit environ le double de ce qu’il coûtait avant la pandémie.

Forte conscience des coûts

Certes, les entreprises sont heureuses que l’on puisse à nouveau voyager après la levée des restrictions sanitaires, mais une forte conscience des coûts s’est développée pendant la pandémie. Dans de nombreux cas, le budget voyage actuel ne suffit plus pour réserver une classe affaires. Il faut alors soit voyager en classe économique, soit, dans le pire des cas, annuler complètement le voyage et éventuellement le remplacer par une vidéoconférence.

Une autre conséquence pourrait être qu’une partie des cadres autrefois gâtés par la classe affaires se désistent, car ils ne sont pas prêts à voyager en «classe touriste».

Les compagnies aériennes devront à l’avenir être plus prudentes dans le calcul des prix. Dès que le manque de capacités, dont le niveau d’aujourd’hui est encore de 25% inférieur au niveau de 2019 au niveau mondial, sera comblé, les prix devront être revus à la baisse. Même les offres des programmes de miles ne peuvent pas compenser les prix élevés des billets d’avion, car les entreprises décident en fin de compte en fonction du prix pour ne pas dépasser les budgets de voyage.

Les compagnies aériennes doivent en fin de compte récupérer tous les voyageurs d’affaires, car ils sont toujours la base de leur rentabilité. Bien que les voyageurs d’affaires ne représentent que 10 à 12% de la demande totale, ils constituent 75% des bénéfices des compagnies aériennes.

(Business Traveltip)