Romain Vetter et son équipe composée de Caroline Santorsola et d’Yves-Alain Yersin n’ont pas eu de difficulté à s’exprimer face aux quelque vingt-cinq professionnels qui ont pu faire le déplacement à Lausanne jeudi 2 mars dernier. Bien que relativement courte, la séance a permis de mettre les éléments sur la table de la discussion, ouvrant la voie à une nouvelle collaboration entre la distribution et le transporteur national helvétique.
Dans son rôle de directeur pour la Suisse romande, Romain Vetter a su démontrer une réelle volonté d’aller de l’avant, quitte à «mettre au défi» Zurich sur les points qu’il juge importants. Il l’a d’ailleurs déjà fait en cherchant des partenariats B2B pour les vols de l’été dernier. Mais il se pourrait tout de même que pour l’heure, les deux partis ne parlent pas tout à fait le même langage.
En sa qualité de vice-président de la Fédération suisse du voyage (FSV), Stéphane Jayet n’a fait que peu d’intervention, laissant le public présent prendre la parole. Il a cependant rappelé que l’une des revendications fondamentales de la distribution, c’est une meilleure rémunération (voire une rémunération tout court) du travail des agences.
Mais diverses questions provenant du public ont montré un esprit pragmatique: pour l’un, la question de la motivation à vendre Swiss n’a pour l’heure pas de commune mesure avec celle des compagnies du Golfe. Pour l’autre, la rémunération pourrait aussi passer par une meilleure flexibilité et écoute de la part de la compagnie aérienne. Un point qui passe déjà par la nomination de personnes dédiées – ici Caroline et Yves-Alain.
On l’aura compris, la volonté de renouer le dialogue est sincère de part et d’autre. Mais les attentes ou les perspectives sont pour l’heure bien différentes: vendre mieux pour la compagnie aérienne -et par conséquent remplir ses vols-, y trouver enfin son compte et une forme de reconnaissance pour la distribution.
Cette table ronde est une première étape, l’avenir nous dira si cela se concrétise. Car si pour l’heure la discussion est possible entre Swiss à Genève et Swiss à Zurich, il reste l’ambitieuse direction du Lufthansa Group à Francfort. Une fois que la compagnie-mère aura pu régler ses problèmes de personnel et rétablir son offre, qui sait si elle n’aura pas d’autres plans pour celle qui, un temps, était envisagée comme un chapitre suisse d’Eurowings?
(Cédric Diserens)