Dieter Zümpel, CEO de DER Touristik Suisse a prolongé son contrat pour trois années supplémentaires. Il n’avait cependant pas prévu l’arrivée de la pandémie et son impact sur la course ascendante de l’entreprise qui a repris sa place de deuxième plus important tour-opérateur de Suisse. DER Touristik Suisse n’est cependant pas seul dans cette situation: presque toutes les grandes entreprises vont devoir compter avec un recul massif des recettes et des pertes. Hotelplan Suisse, TUI Suisse, le Groupe Globetrotter, le Groupe Knecht ou encore Twerenbold sont aussi touchés, tous dans des proportions différentes.
Dans les colonnes du «Sonntagszeitung», Dieter Zümpel indique s’attendre à un recul de 70% pour 2020. Il juge la situation dramatique, notamment en perspective à la fin janvier où DER/Kuoni affichait «un chiffre d’affaire en croissance à presque deux chiffres». La semaine dernière, il aurait informé les collaborateurs de l’entreprise – DER Touristik Suisse emploie plus de 1’000 personnes et compte 80 succursales – qu’une restructuration serait inévitable. «Nous examinons tout – le réseau de succursales, la production des voyages, mais aussi les coûts du siège», indique Dieter Zümpel. Il veut sauver autant d’emplois que possible, mais il ne suffit plus de renégocier le coût du papier à copier, explique-t-il. Depuis le mois de juin, les employés ne reçoivent plus 100% de leur salaire.
Fusion avec un concurrent, une option?
Interrogé sur les formes possibles de coopération avec les concurrents, il explique: «Dans cette situation, il n’y a que deux options: la survie du plus fort, ou les fusions. Nous sommes ouverts à toute discussion avec les concurrents, Hotelplan est l’un d’entre eux». Il y a déjà eu plusieurs tentatives de fusion ou même de rachat d’Hotelplan et de Kuoni, mais toutes ont été refusées par Migros ou le conseil d’administration de Kuoni. Ce dernier a finalement vendu la société à DER Touristik/Rewe en 2015.
Depuis un certain temps, Hotelplan cherche un partenaire pour le balnéaire, où les voyagistes internationaux sont mieux placés grâce à leur volume d’achat. Là aussi, la démarche ne s’est pas concrétisée jusqu’à présent en raison de l’incompatibilité des discussions sur les systèmes informatiques. Hotelplan dispose de son propre système très performant, mais très coûteux. Tous les TO étrangers en question ont leurs propres systèmes et ne sont donc évidemment pas intéressés par l’adoption d’une autre technologie. Un élément qui pourrait changer en raison de la crise découlant de la pandémie.
A la suite de cette interview, DER Touristik Suisse a publié un communiqué de presse précisant qu’aucune discussion de fusion n’était actuellement à l’ordre du jour. «Compte tenu de la crise du coronavirus extrêmement difficile dans le secteur du tourisme, nous pensons que la consolidation et la restructuration de l’industrie du voyage sont presque inévitables. Le fait est toutefois que nous ne menons pas actuellement de discussions avec les concurrents au sujet des fusions, et nous ne savons pas non plus que de telles discussions sont imminentes. Cela s’applique au commerce de volume et plus encore au-delà.» Il précise encore que DER Touristik Suisse n’envisage pas de fusionner avec Hotelplan.
Remboursements en espèces et voie juridique contre Swiss envisagée
Dans son entretien, Dieter Zümpel indique que 50% des clients exigent un remboursement en espèces. Le TO s’en acquitte sans difficulté, grâce notamment aux réserves financières de la maison-mère Rewe. Interrogé sur Swiss, le CEO enrage: «Nous attendons depuis des mois une somme considérable en millions et devons encore faire preuve de patience, alors que Swiss dit qu’elle rembourse les clients qui ont réservé directement. C’est absolument inacceptable», indique-t-il avec agacement. «Nous espérons toujours résoudre le problème par le dialogue et, parallèlement, nous préparons les mesures juridiques formelles nécessaires».
(TI)
Imprimer
