Lors de l’événement Rendez-vous en France à Toulouse les 26 et 27 mars derniers, les treize régions de la métropole ont présenté leurs activités touristiques éco-responsables, labellisées vertes et à zéro émission de carbone… Avec un petit zeste commercial de greenwashing, à la clé.
La Suisse au troisième rang
L’enjeu est de taille. La France désire se maintenir en pole position des destinations touristiques. En ouverture de cette manifestation réunissant plus de 900 voyagistes venus du monde entier, Caroline Leboucher (CEO d’Atout France, organisateur de l’événement) a relevé quelques chiffres: «A peine un peu moins de 100 millions de visiteurs se sont rendus en France en 2023. Ils ont déboursé 63,5 milliards d’euros. Le solde est largement positif puisque les Français passant leurs vacances à l’étranger n’en dépensent que 18. Dans le classement des venues dans l’hexagone, la Suisse vient au troisième rang derrière la Belgique et le Royaume Uni.»
Les événements majeurs de cette année à résonance mondiale devraient «booster» ces chiffres. Certes, il y a les Jeux olympiques et paralympiques mais aussi les festivités des 150 ans de l’impressionnisme, la réouverture de Notre-Dame de Paris en fin d’année, sans oublier le 80e anniversaire du Débarquement en Normandie.
La petite reine devient roi
Les feux passent au vert. Ainsi, à Omaha Beach, enfourchez un «fat-bike» dont les pneus larges et surdimensionnés vous permettront de rouler sur le sable de cette plage au passé sanglant.
Dans la Vallée de la Loire (www.valdeloire.com), les 23 châteaux se rejoignent désormais en bicyclette. La route est longue, quelque 5200 km sont balisés et plus de 1000 professionnels regroupés au sein d’Accueil Vélo proposent des services d’assistance. De juin à septembre, le ‘train VELO Loire’ dispose de wagons de 50 à 83 espaces pour les bécanes.
D’ici à 2030, la France investira 2 milliards d’euros dédiés au ‘Cycling Scheme Plan’ pour la construction de nouvelles voies cyclables. Un total de 26’000 km lui permettra de devenir le numéro 1 dans ce secteur.
La carte du rail
Dans le monde occidental, 8 à 12 % des émissions mondiales de CO2 résultent du tourisme, dont une bonne moitié des transports. Pas de bouchons, empreinte carbone minimalisée – le train génère 8 à 20 fois moins de CO2 que l’automobile – et arrivée frais et dispos à destinations, en voiture, s’il vous plaît!
En Occitanie, le Pass 2 jours (www.occitanie-rail-tour.com) pour une utilisation illimitée des TER et des bus régionaux coûte 20 euros. Au départ de Toulouse, avec une arrivée en avion au bilan carbone qui laisse songeur, c’est l’occasion de découvrir à bon compte la cathédrale d’Albi, de faire un pèlerinage à Lourdes ou de sourire devant les frasques d’Henri IV dit Le Vert Galant à Pau. En partenariat avec Michelin, Le Tour de l’Occitanie en train est un précieux guide en format papier.
Label «Destination innovante durable»
D’une manière générale, les 13 régions de France se sont engagées sur la voie du tourisme responsable. Certaines sont plus rapides et plus engagées que d’autres.
Dans le Grand Est, Nancy fut la première ville à recevoir, en 2020, la distinction ‘Destination innovante durable’ mettant en valeur la lutte contre le gaspillage, la consommation raisonnée et la protection du patrimoine. Offices du tourisme, hôteliers, restaurateurs et touristes par leur approche de découverte(s) des lieux sont concernés.
En bref, la France tendance ‘green’ propose l’activité physique, l’utilisation des transports publics, la découverte de sites encore méconnus afin de favoriser la diffusion des flux de visiteurs sur l’ensemble du territoire pour un positionnement durable de la destination. Trois catégories de population sont ciblées: les familles, les Dinks (dual income no kids) et les Millenials. Mais où sont passés les Boomers?
Claude-Yves Reymond, Toulouse
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