La FSV parle de bonnes perspectives pour l’année 2018

Face aux médias romands, la Fédération insiste aussi sur le fameux fonds de garantie pour airlines et les sanctions à l’encontre des moutons noirs de la branche.
Walter Kunz et Stéphane Jayet à Lausanne. Photo DS

Selon les grands tour-opérateurs suisses, l’été 2018 s’annonce sous de bons auspices sur le front des réservations. Comparativement à la période correspondante de 2017, l’augmentation devrait atteindre 10 à 15%. Cette bonne nouvelle a été annoncée ce matin, à Lausanne, par Walter Kunz, directeur de la Fédération suisse du voyage (FSV), et Stéphane Jayet, vice-président et membre du comité, lors du traditionnel tour de table avec les médias de Suisse romande.

L’Europe demeure une valeur sûre avec l’Espagne, surtout les îles Canaries et Baléares, l’Italie, le Portugal, la Croatie et la Grèce, nais aussi l’Islande qui prend le contrepied des destinations balnéaires classiques et jouit d’une belle cote de popularité auprès des touristes helvétiques. Walter Kunz insiste toutefois sur le fait que la situation géopolitique a des conséquences immédiates sur le choix des destinations: «Même si la Turquie redécolle mais à un rythme moins soutenu, cette destination illustre parfaitement les basculements qui s’opèrent en cas de troubles. Les autres destinations du bassin méditerranéen, notamment la Grèce et l’Espagne, ont récupéré l’essentiel des clients, avec une influence sur leur niveau tarifaire. En clair, les prix ont augmenté. Et il est presque impossible d’absorber toute la clientèle.»

Le First Minute a la cote

En rappelant la position dominante d’Easyjet à Genève Aéroport, Stéphane Jayet a indiqué de son côté que l’offre locale ne cesse de s’enrichir (nouveau vol non-stop sur l’île Maurice) et que les compagnies aériennes du Golfe Persique ouvrent aux clients romands un nombre incalculable de destinations via leur hub respectif, avec la concurrence tarifaire agressive que cela implique. «Les clients ont aussi pris l’habitude de réserver de manière anticipée. Ils ont saisi le mécanisme du First Minute, qui garantit des prix attractifs et la disponibilité en pleine saison», indique-t-il. On note par ailleurs que les clients s’orientent davantage vers des vacances thématiques et actives.

Fonds de garantie pour airlines?

La déconfiture d’Air Berlin, de Niki et de Monarch a laissé des traces: en trois mois, un million de passagers en ont été victimes. «A l’image des agences de voyages assujetties à un Fonds de garantie, il convient d’imposer la même couverture aux airlines. Les 30 associations de voyage nationales affiliées à l’ECTAA (The European Agents’ and Tour Operators’ Associations) exigent une nouvelle fois que la direction générale de la mobilité et des transports de la Commission européenne impose une garantie des fonds de la clientèle aux compagnies aériennes. Les agences de voyages respectant la loi refusent d’assumer plus longtemps les risques des compagnies aériennes. Les faillites récentes de plusieurs d’entre elles ont non seulement porté préjudice aux collaborateurs des compagnies aériennes et aux passagers, mais également aux agences de voyages et tour-opérateurs ayant vendu les vols des transporteurs en faillite dans le cadre d’un arrangement à forfait – et sont dès lors responsables envers leurs clients», lance le directeur de la FSV.

Pour Walter Kunz, il est inacceptable que le secteur des voyages soit contraint d’endosser la responsabilité des risques de l’industrie du transport aérien. C’est la raison pour laquelle la FSV, appuyée par d’autres associations nationales, demande l’introduction d’une législation européenne obligeant à l’avenir les compagnies aériennes à garantir les fonds versés par la clientèle. L’assurance devra être financée via le prix du billet.

«Motion Markwalder»: des amendes salées 

Quant à la «Motion Markwalder» qui sanctionnera en Suisse les agences de voyages n’étant affiliées à aucun fonds de garantie, elle prend peu à peu forme après une importante réunion, lundi dernier à Berne. Une proposition de loi doit être soumise au Département fédéral de justice et police d’ici la fin mars. Suivra une procédure classique de consultation au niveau du parlement, avant l’adoption de ladite loi au niveau fédéral. La mise en application de la loi est prévue dans un délai de trois ans à quatre ans, de tels changements nécessitant toujours une longue procédure administrative au niveau suisse. Des amendes de CHF 10’000 et plus pourraient alors sanctionner les trop nombreux moutons noirs de la branche, qui pénalisent systématiquement toute la profession en cas de pépin relatée par la presse. (DS)